La « Déclaration de Djeddah »… Des « signaux positifs » du sommet arabe envers la Türkiye (Analyse)
- Le SG de la Ligue arabe a souligné que le « sommet a envisagé et suggéré l’apaisement avec les pays du voisinage, notamment la Türkiye,… afin d’ouvrir une nouvelle page ».

Istanbul
AA / Ibrahim Sabbahi - Ibrahim al-Khazen
Il ressort de la « Déclaration de Djeddah », qui a sanctionné les travaux du sommet arabe abrité par la ville saoudienne, des « signaux positifs » à l’endroit de la Türkiye.
Cette position s’affichait clairement dans la teneur des propos tenus par le Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes (LEA), Ahmed Aboul Gheit, au cours de la conférence de presse qu’il a animée à la clôture du sommet, lorsqu'il a évoqué « l'ouverture d'une nouvelle page » avec les pays du voisinage, s’agissant notamment de la Türkiye.
La Déclaration finale du sommet arabe ne comportait pas de point spécifique à la Türkiye, et ce contrairement aux « réserves » formulées au cours des années précédentes, concomitamment avec l’amélioration, voire le renforcement des relations turco-arabes, en particulier, avec l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et l’Egypte, au cours de la période écoulée.
De son côté, une source arabe informée a affirmé, samedi, l'inexistence de résolutions qui seront ajoutées à la Déclaration finale du sommet de Djeddah.
Cette source a confié au correspondant d'Anadolu, qui était présent au sommet, que « ce qui a été véhiculé par certains médias arabes et internationaux au sujet de résolutions qui seront issues du sommet arabe n'étaient que des projets de résolution ».
Il a ajouté que « ce qui a été adopté définitivement a été publié dans la Déclaration finale sous le nom de la Déclaration de Djeddah ».
- Une nouvelle page
Les déclarations faites par la source arabe à Anadolu, samedi, sont conformes à ce qui a été indiqué par le Secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit, au cours de la conférence de presse clôturant le sommet arabe.
Aboul Gheit a déclaré au cours de la conférence, suivie par le correspondant d'Anadolu, qu'un « sentiment de calme avec le voisinage arabe prévaut et celui qui observe ce qui a été diffusé après le sommet concernant les relations du voisinage avec les pays arabes constate un apaisement, de même que le sommet arabe envisage l'apaisement et cette opportunité doit être saisie par la Türkiye et l'Iran plus précisément ».
Il a ajouté que des « résolutions était en cours d'élaboration et que ses résolutions ont été mise en sourdine pour accorder l'opportunité aux pays du voisinage de débuter une nouvelle page ».
Des déclarations arabes de haut niveau ont été confirmées, mercredi, par Houssem Zaki, Secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, au sujet de l’évolution positive de la position arabe à l’endroit de la Türkiye.
Au cours d’une entrevue télévisée accordée à une chaîne égyptienne privée, Zaki a souligné que « les positions arabes seront mises à jour, à la lumière de nouvelles considérations connues dans la région, notamment, après l’accord conclu entre Téhéran et Riyad et les développements constatés dans les relatons entre Ankara et Le Caire ».
Vendredi, le prince-héritier saoudien, Mohamed Ben Salman, avait annoncé que les Etats membres ont approuvé les projets de résolution issus de la réunion, sous le nom de la « Déclaration de Djeddah ».
- Un hommage algérien et une Déclaration sans réserves
Durant le même sommet, le Premier ministre algérien, Aïmene Benabderrahmane, a fait part dans son allocution de la « satisfaction de l’Algérie quant aux signes de détente qui se sont manifestées à travers le rapprochement des pays arabes avec la Türkiye et l’Iran voisins », formulant l’espoir de voir ce rapprochement ouvrir « de larges perspectives de coopération et de partenariat et être le prélude pour faire prévaloir la paix dans la région ».
Au mois de mars dernier, l’Arabie Saoudite et l’Iran avaient annoncé un accord portant reprise des relations diplomatiques bilatérales, rompues depuis 2016, et ce sous l'égide de la Chine, parallèlement à un rapprochement inédit entre Le Caire et Ankara au courant des mois de mars et d'avril pour renforcer davantage leur relation, et ce après le développement et l’établissement d’un partenariat stratégique entre la Türkiye d’une part et l’Arabie Saoudite et les Emirats d’autre part.
Vendredi, le sommet de Djeddah a été marqué par une présence notoire des dirigeants et de hauts responsables arabes ainsi que par la participation du président ukrainien Volodymyr Zelensky, de même que ce sommet a vu le retour de la Syrie et la présidence de Bachar al-Aassad de la délégation de son pays.
Le sommet a été sanctionné par la diffusion de la « Déclaration de Djeddah » qui a énuméré des solutions aux dossiers syrien, libyen et yéménite, tout en mettant l’accent sur le rejet de l’escalade israélienne en Territoires palestiniens. Le prochain sommet arabe se tiendra au Bahreïn, l’année prochaine.
- Renforcer la coopération entre la Türkiye et les pays arabes
Les relations de la Türkiye avec la Ligue des Etats arabes sont marquées par « une grande histoire », selon nombre d‘observateurs.
Le 13 septembre 2011, le Premier ministre turc de l’époque, Recep Tayyip Erdogan, avait prononcé une allocution devant les ministres arabes des Affaires étrangères, au cours de sa visite au Caire, réclamant, entre autres, de soutenir les demandes et droits des peuples lors des révolutions du Printemps arabe.
En 2013, Erdogan avait critiqué la position de la Ligue après l’attaque aux armes chimiques lancée par le Régime syrien contre la zone d’al-Ghouta dans le Rif de Damas.
Le sommet de Djeddah accueilli par l’Arabie Saoudite, vendredi, n’a évoqué aucune réserve à l'égard de la Türkiye, et ce à la lumière du développement récent des relations arabo-turques, en particulier avec l’Arabie Saoudite, les Emirats et l’Egypte.
Selon le site électronique du ministère turc des Affaires étrangères, et dans une rubrique consacrée aux orientations de la diplomatie du pays, il est mentionné que « la Türkiye a développé ses relations avec les Etats arabes sous la houlette de la Ligue des Etats arabes et a signé, dans ce cadre, un mémorandum d’entente avec la Ligue en 2004 ».
En 2006, la Ligue des Etats arabes avait pris une décision, au cours d’une réunion tenue au niveau des ministres des Affaires étrangères, en vertu de laquelle elle a souligné l’impératif qu’il y a de renforcer la coopération entre la Türkiye et les pays arabes, à travers le Forum de coopération turco-arabe ».
La réunion a été également marquée par l’approbation par les pays arabes à l’unanimité d’appuyer la candidature de la Türkiye pour être membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour la période s’étalant de 2009 à 2010, ce qui avait déterminé de manière catégorique l’orientation des relations turco-arabes, selon la même source.
*Traduit de l'arabe par Hatem Kattou
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