Analyse

La Commission européenne : La Turquie est un partenaire incontournable (Analyse)

- D'après les rapports de prospective stratégique de l’Union européenne diffusés par la Commission européenne

Dr. Öğrt. Üyesi Nurgül Bekar  | 19.09.2021 - Mıse À Jour : 19.09.2021
La Commission européenne : La Turquie est un partenaire incontournable (Analyse)

Istanbul


AA / Istanbul

Les attaques du 11 septembre 2011 aux Etats-Unis ont abouti à des métamorphoses importantes dans les relations des acteurs internationaux, et en dépit de l’écoulement de 20 ans depuis ces attaques, la politique internationale fait face à divers défis d’ordre sécuritaire, bien différents de ceux qui prévalaient au XXe siècle.
C’est dans ce cadre que l’UE, qui fait partie des principales forces dans les relations internationales, s’emploie à identifier des voies et moyens pour se prémunir contre les différentes menaces et pour s’acclimater avec les changements durant son parcours de complémentarité.

L’UE a débuté par le rassemblement de six pays en 1957 et le nombre de ses membres a atteint désormais les 27 Etats. Les différentes phases de sa formation et de son élargissement n’étaient pas de tout repos et étaient plutôt semées de nombreuses embûches.

A chaque fois, l’UE s’employait à identifier et à se frayer une issue de ces embûches et impasses et au cours de la dernière étape, l’Union a souffert d’une série de grands problèmes, en particulier, au plan institutionnel ou en termes de relations entre ses Etats membres, en raison de la crise de la Covid-19. Nombre d’experts expriment clairement leurs prévisions quant à la dislocation de l’UE.
C’est dans ce cadre que les rapports de prospective stratégique de l’Union européenne, élaborés par la Commission européenne et qui ont été annoncées, pour la première fois, en date du 9 septembre 2020, font partie d’une série d’efforts déployés pour consolider la force du rassemblement pour faire face aux éventuelles crises.

Ces rapports visent à préparer au mieux l’UE aux prochains chocs et à l’aider à tracer les contours de l’avenir qu’elle veut.
Le premier Rapport de prospective stratégique, intitulé : « Le traçage d’un processus vers une Europe plus souple » (capacité de résistance et de subir les pressions) souligne l’accroissement de la force de l’UE que ce soit au niveau de l’organisation ou des Etats membres.


Le Rapport n’adopte pas comme méthodologie de travail les simples prévisions et spéculations mais aussi et surtout la prise en considération des retombées, bénéfices et autres désavantages des crises qui pourraient surgir tout en mettant en place et en élaborant des scénarios futurs.
Il ressort du Rapport de 2020 des prospectives dans quatre principaux domaines interdépendants. Il s’agit de la souplesse sociale et économique, de la souplesse géostratégique, de la souplesse verte et de la souplesse numérique. Parmi les résultats importants auxquels a abouti le Rapport est que le centre de gravité de la politique mondiale s’est déplacé vers l’est et le sud.


- Les principales orientations de la politique internationale


Le deuxième Rapport de prospective stratégique, diffusé le 8 septembre 2021 par Maroš Šefčovič, vice-président de la Commission européenne en charge des relations interinstitutionnelles et de la prospective, est intitulé « Les potentialités de l’UE et sa liberté d’action ».
Le Rapport tente d’identifier des réponses aux questions portant sur la restructuration de l’Union afin de faire face aux orientations politiques mondiales d’avenir.
Le Rapport définit quatre directions mondiales cardinales de la politique internationale, à savoir, les changements climatiques et les autres défis environnementaux, la communication digitale à haut débit et les changements technologiques, les pressions exercées sur la démocratie et les valeurs, et enfin le système mondial et les changements démographiques.
Le Rapport prévoit que le nombre de la population mondiale sera de 8,5 milliards d’habitants à l’horizon 2030 et pourrait atteindre les 9,7 milliards en 2050, alors que le nombre des habitants de l’UE baissera à 420 millions.


- La Turquie dans les Rapports de prospective européenne

La Turquie a une importance particulière dans le Rapport de prospective stratégique européenne s’agissant des sujets évoqués.
Si le premier Rapport n’évoque pas la Turquie, le deuxième Rapport a mentionné la Turquie dans trois emplacements, le premier en la considérant comme l’une des forces montantes tels que le Brésil, la Chine, l’Inde l’Indonésie, le Mexique et la Russie
Le deuxième point qui évoque la Turquie dans le Rapport est celui qui met l’accent sur la nécessité de coopération avec la Turquie, la Norvège, la Serbie, le Monténégro et la Macédoine du Nord pour faire face aux catastrophes naturelles et aux questions d’urgence qui pourraient surgir à l’avenir.
Comme cela est révélé par cette affirmation, l’UE considère la Turquie comme un partenaire important et interpréter cela de manière judicieuse par Ankara contribuera à prendre les mesures requises pour relancer les relation turco-européennes sur la base des intérêts mutuels.
En effet, l’évocation de la Turquie dans le cadre de la coopération pour résoudre les crises confirme dès maintenant le besoin de l’UE d’Ankara pour surmonter les problèmes à venir.


- La position de la Turquie dans les priorités géostratégiques de l’UE


Le troisième axe qui illustre la position et la valeur de la Turquie aux yeux de l’UE s’illustre à travers l’évocation des priorités géostratégiques de l’Union.
En d’autres termes, l’Union européenne mentionne la Turquie quand elle évoque son intention de renforcer et de développer ses alliances stratégiques et sa collaboration avec certains Etats et régions.
La Turquie dispose d’une importance particulière pour l’UE qu’il s’agisse de manière directe via les relations bilatérales ou indirecte dans la mesure où la Turquie est présente d’une façon ou d’une autre dans le cadre des intérêts nationaux dans tous les pays et régions considérés par l’UE comme faisant partie de ses priorités géostratégiques.
Dans le cadre de l’évaluation du Rapport d’un point de vue de la Turquie, il convient de relever les déclarations faites par les responsables turcs et européens au cours des derniers jours au sujet de l’Immigration clandestine.
Récemment, le chef de la délégation de l’Union européenne en Turquie, l’ambassadeur allemand Nikolaus Meyer-Landrut, a effectué une visite dans la province de Van (est), durant laquelle il a déclaré que les deux parties avaient des points de vue convergents concernant la question de la lutte contre l’immigration clandestine, le trafic d’armes, la traite humaine et les stupéfiants.
S’agissant de l’Afghanistan, le diplomate a souligné que l’UE collaborera avec la Turquie pour appuyer les pays limitrophes de ce pays concernant la réunion des conditions appropriées d’un climat sécurisé en faveur des réfugiés afghans.
Il n’est pas erroné d’avancer que les mesures que prendront les deux parties et la coopération mixte en matière de lutte contre l’immigration clandestine est un point qui intéressera la politique mondiale en général et non pas la région seulement.

*Traduit de l'arabe par Hatem Kattou

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