Afrique

Une vraie force multinationale sécurise les élections en Centrafrique

Les forces armées centrafricaines appuyées par les forces internationales (Minusca et Sangaris) renforcent les conditions sécuritaires dans le pays pour le second tour de la présidentielle prévu dimanche

Esma Ben Said  | 11.02.2016 - Mıse À Jour : 11.02.2016
Une vraie force multinationale sécurise les élections en Centrafrique

Bangui

AA/Bangui/Pacome Pabandji/Hervé Sereifio

A l’approche du second tour de l’élection présidentielle et du premier tour des élections législatives prévus dimanche en Centrafrique, les forces armées centrafricaines (FACA) appuyées par les forces internationales (Minusca et Sangaris) renforcent au maximum les conditions sécuritaires dans le pays, selon les propos recueillis par Anadolu auprès de sources sécuritaires et d’habitants.

D’après le ministère de l’intérieur centrafricain joint par Anadolu, c’est environ un millier de soldats des forces armées centrafricaines qui ont été mobilisés afin de sécuriser le processus électoral.

Dans les artères de Bangui, la capitale centrafricaine, les soldats des FACA, déployés sur le terrain depuis le 6 janvier, multiplient ces derniers jours, les patrouilles et les fouilles intensives, a constaté un correspondant de Anadolu.

En petites unités de trois à cinq personnes, autour de quelques barrières érigées ou postes de contrôle, ces éléments des forces nationales contrôlent les véhicules ainsi que les sacs de passants et ne se confrontent que rarement à des réticences.

«Cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu les FACA (réhabilités récemment) et leur présence nous rassure plus que celle des troupes étrangères. Depuis qu’ils sont là, on se dit qu’on pourra vraiment aller voter en toute quiétude », assure, Christopher Sérégaza, un jeune fonctionnaire centrafricain, rencontré à un point de contrôle.

«Le retour des Faca sur le terrain était très attendu. On se sent désormais en sécurité et on espère qu’ils empêcheront quiconque d’entraver le bon court des élections», surenchéri Célestine Bali, à qui on vient de fouiller le sac à main.

Aux côtés des FACA , 1800 gendarmes et policiers centrafricains soigneusement formés pour sécuriser le processus- dont 600 déployés à Bangui-, et plus de 10 mille casques de la force onusienne Minusma ont également été mobilisés pour l’occasion.

Alors que le scrutin référendaire du 13 décembre dernier, avait été émaillé de violences dans certaines localités, et surtout dans la capitale qui avaient fait cinq morts, le premier tour, le 30 décembre dernier n’avait pas connu de débordements notoires.

Tirant leçon des précédents scrutins la mission a toutefois annoncé un renforcement de son dispositif sécuritaire pour protéger les 5 mille bureaux de vote, en marquant une présence permanente auprès de la police et de la gendarmerie locales.

Selon son plan de sécurisation du scrutin présidentiel qui avait été dévoilé à l’occasion du 1er tour, la Minusca avait fait savoir que les bureaux de vote seront, également, sécurisés à travers « un système transitoire de diffusion d’alertes le plus rapidement possible, depuis le plus petit centre bureau de vote au Centre de la coordination conjoint».

Ce système de communication s’appuie, sur le réseau de communication de la radio de la Minusca et par les réseaux de téléphonie mobile, avait indiqué lors d’un point de presse tenu en décembre dernier, le général Jacques De Lapasse, Chef d’état-major de la Force onusienne.

« Ce plan, est encore une fois en vigueur », précise une source onusienne jointe par Anadolu.

« Par ailleurs, le matériel «sensible» et «non sensible» pour ce deuxième tour, arrivé samedi dernier, à Bangui a commencé, à être acheminé vers les zones les plus reculées du pays dès lundi, dans la plus haute sécurité », a précisé la même source.

Les troupes françaises « Sangaris», qui comptent 900 soldats, contribueront, eux aussi cette fois encore, auprès des forces nationales et internationales à la sécurisation du processus électoral.

«La moitié des troupes Sangaris est mobilisée à Bangui et à l’intérieur du pays, notamment à Ndélé (Nord), pour apporter un renfort», a confirmé à Anadolu un sous-officier des forces françaises.

La sécurité des deux candidats en course, Anicet-Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadéra, reste, quant à elle, l’affaire des autorités centrafricaines.

Une ambiance préélectorale sereine et apaisée, règne à Bangui, secoué il y a quelques mois encore, par des violences intercommunautaires.

«Si on a pu aller en paix aux urnes lors du premier tour, je suis convaincue que ce deuxième tour se passera bien. Le calme actuel prouve bien notre désir de vivre en paix » commente Jean-De-Dieu Dengasse, habitant de Bangui.

Le second tour de la présidentielle et le premier tour des législatives initialement annulées pour « irrégularités », mettront fin à la transition politique installée après une guerre civile aux dimensions politiques et confessionnelles, qui a fait plusieurs centaines de milliers de morts, de déplacés et d'exilés depuis 2013.

Près de 1,4 millions d'électeurs –sur 4.8 millions d’habitants- sont attendus pour désigner leur nouveau président.


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