AA/Tunis/Marwa Sehli

Un député tunisien a indiqué, samedi, que « tous les observateurs trouvent que le Mouvement Ennahdha est le plus calme et correct au sein de l’Assemblée des Représentants du Peuple (parlement) ».

C’est ce qui ressort de la déclaration faite à l'Agence Anadolu (AA) par le député Nawfel al-Jammali, appartenant à Ennahdha (54 députés sur 217), à la suite de la protestation du Parti Destourien Libre (PDL/ 16 députés) contre « la violence politique au parlement », selon les protestataires.

Al-Jammai a ajouté que son parti « n’a pas pris part aux échanges d’insultes au parlement », souhaitant que « le discours soit moins agressif ».

Plus tôt dans la journée, le PDL avait organisé un rassemblement de protestation devant le Théâtre municipal de Tunis, pour dénoncer ce qu’il considère comme la « violence politique » pratiquée par Ennahdha au parlement.

Des dizaines de partisans du PDL ont participé à ce rassemblement, dirigé par la présidente du parti, Abir Moussi, au milieu d’une forte présence des unités sécuritaires, selon le correspondant d’AA.

Moussi a indiqué, en marge du rassemblement, que « la violence politique en Tunisie, notamment au sein de l’institution constitutionnelle souveraine qui représente la colonne vertébrale du Régime politique, est très dangereuse ».

Elle a ajouté que « le parlement est devenu une scène de violence et de règlement de comptes avec les adversaires politiques, à travers la violation de la loi ».

Il convient de noter que la députée Abir Moussi avait, à maintes reprises, exprimé son rejet de la révolution de 2011, ayant abouti à la destitution du régime de Zinelabidine Ben Ali. Moussi déclare également être absolument contre le Mouvement Ennahdha.

Ce n’est pas la première fois que le PDL entre en conflit avec Ennahdha. En effet, en décembre 2019, Moussi avait tenu un sit-in ouvert après une dispute avec la députée d’Ennahdha, Jamila Kesiksi.

La dirigeante du PDL avait, précédemment, appelé à retirer la confiance au président du parlement, Rached Ghannouchi.

Plusieurs députés considèrent que le comportement d’Abir Moussi entrave le fonctionnement du parlement et vise à perturber l’activité de cette institution.

*Traduit de l'arabe par Afef Toumi