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Tunisie : Vague de condamnations suite à l'agression subie par la parlementaire Abir Moussi

- Le gouvernement, le président du Parlement, Rached Ghannouchi et des partis et organisations ont dénoncé l'agression perpétrée par un député indépendant contre la présidente du "Parti Destourien libre"

1 23  | 01.07.2021 - Mıse À Jour : 02.07.2021
Tunisie : Vague de condamnations suite à l'agression subie par la parlementaire Abir Moussi

Tunisia

AA / Tunisie / Adel Thebti

Une vague de réactions a suivi l'agression commise, mercredi, par le député indépendant, Sahbi Smara, contre la présidente du bloc du " Parti Destourien Libre " (PDL), Abir Moussi qu’il a "giflé" à l'intérieur même du parlement.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre que le député Smara s'est levé de son siège, s'est dirigé vers la présidente du "PDL" (16 députés sur 217) et l'a giflée, alors qu'elle était en train de faire un direct sur son téléphone lors de la session consacrée au vote d'une loi relative à un accord entre le gouvernement et le Fonds qatari pour le développement.

Abir Moussi avait déclaré à la presse, mardi, qu'elle ne pouvait pas entrer au Parlement sans faire de direct depuis son téléphone, de peur d'être victime d'agressions physiques de la part des parlementaires hostiles à sa personne.

Le gouvernement tunisien a exprimé dans un communiqué sa condamnation de cette agression, considérant qu'il s'agit d'une "attaque contre les femmes tunisiennes et leurs acquis."

Et d'appeler à "éviter de telles pratiques, qui s'aggravent de jour en jour, et à la nécessité de faire preuve de retenue et de prudence dans l'interaction avec des opinions et des points de vue différents."

Le président de l'Assemblée des représentants du peuple (Parlement), Rached Ghannouchi, a fait part "de sa plus ferme condamnation et désapprobation de toute atteinte à la femme tunisienne ", selon une déclaration de son adjoint chargé des médias, Maher Medhioub.

Ghannouchi, président du mouvement Ennahdha (53 députés), a ajouté que "ce que le député Sahbi Smara a commis contre la députée Abir Moussi est honteux, condamnable et injustifiable."

Des partis et des organisations ont condamné cette attaque, notamment le parti "Qalb Tounes" (Au cœur de la Tunisie - 29 députés), "Al-Jomhouri" (Parti républicain) et l'Union générale tunisienne du travail (UGTT - le plus important syndicat du pays), indiquent divers communiqués et déclarations.

Les internautes ont exprimé des avis partagés entre ceux qui ont condamné cette agression et ceux qui l'ont soutenue estimant que "Abir Moussi porte atteinte au peuple tunisien par ses attaques répétées contre le Parlement, en utilisant des mégaphones à l’intérieur de l’assemblée pour perturber ses travaux."

Abir Moussi a exprimé à plusieurs reprises son rejet de la révolution populaire de 2011, qui a renversé le président de l'époque, Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).

Le Parlement tunisien a été contraint, mardi, de déplacer ses sessions de son siège principal à son siège secondaire. Cette décision a été prise en raison du sit-in d'Abir Moussi et des députés de son bloc dans la salle plénière du Parlement, pour protester contre un accord entre la Tunisie et le Qatar.

Des députés accusent Abir Moussi d'œuvrer à fausser et à perturber le travail du parlement, par des sit-in et des accusations sans fondement.


*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj

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