Tunisie: "Opération blanche d’enterrement" d’une victime du Covid-19
- Formation dispensée aux agents municipaux pour leur montrer comment se déroule l’enterrement des personnes décédées à cause du Covid-19 en respectant toutes les mesures de précaution et de prévention nécessaires

Tunisie
AA / Tunisie / Adel Thabti
La municipalité de Tunis a organisé, mardi, une opération blanche d’enterrement d’une victime du Covid-19, afin de simuler le déroulement de l’enterrement en total respect des mesures de précaution.
En marge de l'opération, Souad Abdel Rahim, maire de la capitale, a déclaré dans un communiqué de presse que cette "opération est dirigée aux agents municipaux des différentes communes".
Et d’ajouter que "la vidéo de l'opération sera envoyée aux différentes municipalités de Tunisie, car il n'y a pas eu de formation dans les municipalités concernant le transport de la dépouille d’une victime du Covid-19, sa désinfection et son enterrement".
La maire de Tunis a tenu à préciser que les enterrements peuvent se dérouler normalement, et qu’une fois les corps mis en terre, il n’ya plus de craintes à avoir sur le plan sanitaire.
Le Dr Omar Neifer, directeur de la santé et de la protection de l’environnement dans la municipalité de Tunis, a déclaré : "Logiquement, scientifiquement et médicalement, l’inhumation ne présente aucun danger, tant que les agents du cimetière et les visiteurs respectent les mesures de précaution".
«Lorsque nous recevons un appel de l'hôpital où la victime du Coronavirus est décédée, nos agents se déplacent dans leurs propres vêtements et tout le matériel nécessaire à la levée du corps. La dépouille, le sac et l'endroit sont stérilisés, puis le corps et placé dans un sac, puis mis dans un second, avant d’être mis dans un véhicule pour le transporter au cimetière", a déclaré le Dr Neifer aux journalistes en marge de la formation
"Pour des raisons psychologiques et de santé, la famille du défunt ou de la défunte doit rester éloignée de la dépouille, et la tombe est elle-même couverte", a-t-il ajouté.
Et d’expliquer que "chaque mort était inhumé selon les rites de sa religion".
Le ministre tunisien de la Santé, Abdellatif Al-Makki, a déclaré lors d'une conférence de presse, mercredi dernier, qu’ "il existe un protocole de santé clair pour enterrer les morts à la disposition des autorités sanitaires, et les morts sont enterrés par les autorités concernées", se référant aux équipes sanitaires municipales.
Al-Makki a appelé "les autorités locales (municipalités) à ne pas faire preuve de fébrilité et à appliquer le protocole d'enterrement des victimes de Coronavirus".
La Tunisie a été témoin, la semaine dernière, du refus d’habitants des villes de Bizerte (nord) et Mejaz al-Bab (nord-ouest) d'enterrer des victimes du covid-19 dans deux cimetières des deux villes, de peur d’une propagation du virus.
Les forces de sécurité sont intervenues pour mener l'inhumation à terme à Bizerte, tandis que la destination du deuxième corps a été transférée dans la ville de Slouguia, adjacente à la ville de Mejaz al-Bab.
Les autorités tunisiennes ont pris plusieurs mesures pour faire face à la pandémie, imposant notamment un confinement général et renforçant la sécurité et de la présence militaire pour sa mise en œuvre.
Mardi soir, la Tunisie comptait 596 cas confirmés de Coronavirus, dont 22 sont décédés.
Au total, le nombre de personnes infectées dans le monde a dépassé 1 397 000, dont plus de 80 000 sont décédées, tandis que plus de 298 000 se sont rétablies, selon le site «Worldometer».
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