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Tunisie: Le président Saïed se dit « étonné » face à l'arrestation de deux étudiants pour une chanson satirique

- Kaïs Saïed a déclaré, lors de sa rencontre avec la première ministre Najla Bouden, que la détention des deux étudiants était « inacceptable »

Yosra Ouanes  | 18.05.2023 - Mıse À Jour : 18.05.2023
Tunisie: Le président Saïed se dit « étonné » face à l'arrestation de deux étudiants pour une chanson satirique

Tunisia

AA / Tunis / Yosra Ouanes

Le président tunisien Kaïs Saïed s’est dit « étonné », jeudi, face à l'arrestation de deux étudiants dans la ville de Nabeul (nord-est), pour une chanson « satirique » critiquant la police et une loi sanctionnant la consommation de stupéfiants.

C’est ce qui ressort d’un extrait vidéo publié par la présidence de la République tunisienne sur sa page officielle Facebook, à l'issue d'une rencontre entre Saïed et sa cheffe de gouvernement Najla Bouden.

Le parquet avait ordonné, mercredi, l’arrestation et le placement en garde à vue de deux étudiants, après la publication sur les réseaux sociaux d’une chanson satirique, critiquant la police et une loi sanctionnant la consommation des stupéfiants, a indiqué le président de la section régionale de la Ligue tunisienne des droits de l’homme à Nabeul, Chawki Halfaoui.

« Je tiens à exprimer ma profonde stupéfaction face à l'arrestation d'un certain nombre d'élèves et d'étudiants à Nabeul (...) Je ne m’ingère pas dans les affaires judiciaires, mais je n’accepterai pas que quiconque soit victime d’une injustice dans ce pays », a déclaré Saïed à l’adresse de Bouden.

Et le président tunisien d’insister : « nous respectons l'indépendance de la justice, et il n'y a absolument aucune raison valable pour arrêter des étudiants alors qu'ils se préparent pour passer des examens (…) ce qui s'est passé est inacceptable ».

Saïed a souligné qu'il n’accepterait pas que « ceux qui ont pillé le pays et porté préjudice au peuple restent libres de leurs mouvements, tandis que des élèves et des étudiants innocents sont arrêtés ».

Le président tunisien a souligné « la nécessité de lutter contre ces dépassements », invitant le Conseil supérieur de la magistrature à s’acquitter pleinement de son rôle pour garantir une justice équitable à tous les Tunisiens ».

Les deux étudiants, Dhia Nassir et Youssef Chalbi, âgés respectivement de 26 et 27 ans, ont été interpellés mardi, pour une chanson « satirique » critiquant la police et une loi sanctionnant la consommation de stupéfiants.

Les deux jeunes ont été libérés, ce jeudi, après les déclarations du président de la République, mais comparaitront mardi prochain devant un tribunal, selon leur avocate Imen Souissi, citée par des médias locaux.


*Traduit de l’arabe par Majdi Ismail


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