AA/Kébili (Tunisie)/Aïed Amira  

Le Festival de Douz dans le sud de la Tunisie est le rendez-vous annuel de milliers de Tunisiens et de touristes étrangers qui se retrouvent durant une semaine au mois de décembre, aux portes du Sahara, pour célébrer la culture et les traditions de cette région.

La 48ème session de ce festival, a été inaugurée, hier soir, jeudi, par un spectacle dédié à l’épopée de «la Révolution du Sahara» contre la colonisation française (1881-1956) et célébrant plus particulièrement la libération de captives de guerre qui ont été, selon les originaires de la région, détenues à l’époque, dans une tour militaire française.

Le spectacle a mobilisé plus de 500 acteurs et figurants dont la plupart sont des habitants de la région. Les tableaux de transhumance de troupeaux, de rassemblements paisibles autour de points d’eau du début du spectacle, sont soudain bouleversés par des raids aériens et des attaques terrestres de l’armée française de l'époque et finissent en des mises à sac, des meurtres et des prisonniers de guerres, dont ces captives de la tour militaire française.

C’est que lors de la deuxième Guerre mondiale, les autorités françaises de l’occupation avaient accusé les habitants de la région d'avoir collaboré avec les forces de l’Axe.

Le dénouement de cette épopée remonte, selon les habitants aux 28 et 29 mai 1944, lorsque les hommes des tribus ont vaillamment attaqué la tour, libéré les captives et infligé une défaite cuisante à l’armée de l’occupant.

La ministre tunisienne de la Culture qui a présidé l'ouverture cette session du Festival de Douz a apprécié «l’esthétique des tableaux, leur mise en scène et leur  thématique qui rappelle une partie de la lutte du peuple tunisien contre l’occupation».  

L’histoire du  festival de Douz remonte à 1910, il s’appelait alors «la fête du dromadaire» et était consacré à faire défiler les chevaux et chameaux les plus beaux et les hommes les plus robustes devant les autorités de l’occupation pour qu’elles en choisissent certains et les intègrent dans son armée».

Depuis l’indépendance du pays, le festival a été consacré à la célébration du patrimoine culturel de la région avec la présentation de spectacles de chants et de danses folkloriques, des représentations théâtrales, des joutes poétiques et des courses de chevaux et de dromadaires.