Tunisie : La sur-taxation des produits turcs nuit à l’économie (experts)
La taxe de 90% va porter atteinte à la compétitivité des industriels tunisiens, selon le directeur du Ceres

Tunisia
AA / Tunis / Bouazza Ben Bouazza
Des experts tunisiens ont fait ressortir «les effets négatifs» de l’augmentation excessive des taxes douanières décidées par le gouvernement tunisien dans la loi de finances 2018 à l’endroit des importations des produits en provenance de Turquie. Les deux pays sont liés par un accord de libre-échange signé en 2005.
«Les barrières tarifaires auront finalement des retombées négatives sur le rythme des investissements, car à 80%, les importations sont formées de produits semi-manufacturés indispensables pour l’industrie tunisienne», fait valoir le directeur du Centre d’études économiques et sociales (Ceres) de Tunis, Ridha Chkoundali sur les colonnes du journal «Le Quotidien».
Pour cet expert, la taxe de 90%, imposée sur les produits turcs, «va en fin de compte, condamner les industriels locaux qui vont perdre de leur compétitivité vis-à-vis de la concurrence étrangère».
«Je trouve stupide le fait d’augmenter les taxes douanières pour une économie qui passe par une phase de transition démocratique», a-t-il opiné.
L’universitaire et professeur d’économie, Moncef Cheikhrouhou, considère, quant à lui, qu’«au lieu de s’enfermer sur soi en imposant des taxes dissuasives contre nos partenaires économiques, nous devons plutôt renforcer nos relations avec les pays qui réalisent aujourd’hui de grands taux de croissance comme la Turquie et la Chine».
Selon lui, «le gouvernement a fait un mauvais choix en ayant recours à des dispositions protectionnistes à travers une taxation dissuasive imposée aux importations sans toutefois parvenir, en amont, à contrer la contrebande».
«La Tunisie gagnerait davantage en luttant contre les contrebandiers et les barons du commerce parallèle», suggère cet ancien député.
Les mesures de taxation prises dans l’espoir de réduire le déficit de la balance commerciale, pénalisent, en fait, les industriels tunisiens qui seront astreints d’importer les mêmes produits d’autres pays, singulièrement européens, à des prix plus chers et de moindre qualité.
Le déficit enregistré dans les échanges avec la Turquie ne s’élève qu’à 10% du total du déficit global de la balance commerciale de la Tunisie, contre une proportion nettement plus élevée avec la Chine et l’Italie, notamment.
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