Monde, Afrique

Tunisie : La justice rejette le recours de l'opposant Ahmed Nejib Chebbi contre sa condamnation à 12 ans de prison

- Les autorités tunisiennes avaient arrêté l'opposant à son domicile le 4 décembre courant, en exécution d'un jugement en appel prononcé par contumace dans le cadre de l'affaire dite du « complot contre la sûreté de l'État »

Adel Bin Ibrahim Bin Elhady Elthabti  | 29.12.2025 - Mıse À Jour : 29.12.2025
Tunisie : La justice rejette le recours de l'opposant Ahmed Nejib Chebbi contre sa condamnation à 12 ans de prison

Tunisia

AA / Tunis / Adel Elthabti

La Cour d'appel de Tunis a rejeté, lundi, le recours formé par Ahmed Nejib Chebbi, chef de la principale coalition d'opposition « Front de salut national », contre sa condamnation à 12 ans de prison ferme.

Les autorités tunisiennes avaient arrêté l'opposant à son domicile le 4 décembre courant, en exécution d'un jugement en appel prononcé par contumace dans le cadre de l'affaire dite du « complot contre la sûreté de l'État ». Chebbi avait alors fait opposition à ce jugement.

Citant une source judiciaire anonyme, l'agence de presse officielle tunisienne (TAP) a rapporté que la Chambre criminelle spécialisée dans les affaires terroristes près la Cour d'appel de Tunis a rejeté, lundi, l'opposition de Chebbi « sur la forme ».

En conséquence, la peine de 12 ans de prison demeure exécutoire, sous réserve d'un éventuel pourvoi en cassation pour tenter d'annuler cette décision procédurale.

Rappel du contexte judiciaire

L'affaire remonte à février 2023, marquée par une vague d'arrestations visant des hommes politiques, des avocats et des militants de la société civile. Ils sont poursuivis pour « tentative d'atteinte à l'ordre public », « complot contre la sûreté de l'État », « intelligence avec des puissances étrangères » et « incitation au chaos ».

Le 19 avril dernier, le tribunal de première instance avait prononcé de lourdes peines, allant de 4 à 66 ans de prison, à l'encontre de 37 accusés (22 présents et 15 jugés par contumace).

Outre Ahmed Nejib Chebbi, plusieurs figures de l'opposition ont été condamnées dans ce dossier, notamment Noureddine Bhiri (haut dirigeant du mouvement Ennahdha), Ridha Belhaj (ancien chef de cabinet présidentiel) et Ghazi Chaouachi (ancien ministre).

Alors que les autorités affirment que ces procès relèvent du droit commun, l'opposition dénonce des accusations infondées et une affaire à « caractère politique » destinée à liquider les adversaires du régime.

La Tunisie traverse une profonde crise politique depuis les mesures d'exception décrétées le 25 juillet 2021 par le président Kaïs Saïed. Si l'opposition qualifie cette démarche de « coup d'État » instaurant un pouvoir personnel, les partisans du président y voient une « correction du processus révolutionnaire » de 2011. Le président Saïed soutient quant à lui agir dans le cadre de la loi pour « protéger l'État d'un péril imminent ».

* Traduit de l'arabe par Mariem Njeh

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
Bu haberi paylaşın