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Tunisie : la justice convoque le chef du mouvement Ennahdha pour enquête

- Dans l'affaire de l’association caritative "Namaa Tounes", après avoir annoncé le gel des comptes bancaires de Rachid Ghannouchi et de 9 autres personnes

Adel Bin Ibrahim Bin Elhady Elthabti  | 06.07.2022 - Mıse À Jour : 06.07.2022
Tunisie : la justice convoque le chef du mouvement Ennahdha pour enquête

Tunisia

AA / Tunisie

La justice tunisienne a déféré, ce mercredi, le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, en tant qu’accusé dans l'affaire de l'association caritative "Namaa Tounes".

La Radio Mosaïque (privée) a rapporté que "le premier juge d'instruction du Bureau 23 du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a décidé d'interroger Ghannouchi en tant qu'accusé dans le dossier d'instruction lié à l'Association caritative Namaa Tounes".

"Les agents de l'Unité centrale de lutte contre le terrorisme et les crimes affectant la sécurité du territoire national, ont délivré mardi la convocation adressée à Ghannouchi par le juge d'instruction du Pôle judiciaire antiterroriste", a ajouté la même source.

La commission des analyses financières de la Banque centrale de Tunisie a annoncé, dans la journée du mardi, le gel des comptes bancaires et des avoirs financiers de Ghannouchi (ancien président du Parlement dissous) et de 9 autres personnes.

C’est ce qui ressort d’une annonce de la Banque centrale, signée par le gouverneur Marwan Abbasi, adressée aux banques et à la poste tunisienne, dont une copie a été publiée sur le site Internet privé "Hakaekonline".

L’annonce a indiqué que la décision avait été rendue à la suite d'une requête du premier juge d'instruction du Pôle judiciaire antiterroriste près du Tribunal de première instance de Tunis.

Outre Ghannouchi et l'un de ses fils, l'annonce incluait les noms de l'ancien Premier ministre Hamadi Jebali et de ses deux filles, l'ancien ministre des Affaires étrangères Rafik Abdelslam entre autres personnes. Pour l’heure, il n'y a eu aucun commentaire immédiat des personnalités dont les noms ont été mentionnés dans l'annonce.

Le 23 juin dernier, les autorités tunisiennes ont arrêté Hamadi Jebali dans la ville de Sousse (est), avant de le libérer au bout de trois jours, sans publier de communiqué officiel à ce propos.

Jebali, qui est affilié au mouvement Ennahdha, a dirigé le gouvernement tunisien depuis décembre 2011 jusqu’à février 2013, et s'est présenté à la présidence en 2019.

La Tunisie traverse, depuis le 25 juillet 2021, une crise politique aiguë, lorsque le président Saïed avait imposé des "mesures d’exception", en limogeant le Chef du gouvernement, en suspendant les activités du Parlement avant de le dissoudre le 30 mars 2022, en légiférant par voie de décrets présidentiels et en organisant des élections législatives anticipées au 17 décembre.

Certaines forces politiques tunisiennes considèrent ces mesures comme un "coup d'État contre la Constitution", tandis que d'autres forces les voient comme une "rectification du cours de la révolution de 2011", qui a renversé le président de l'époque, Zine el-Abidine Ben Ali.

Quant à Kaïs Saïed, qui a entamé son mandat présidentiel de cinq ans en 2019, il a déclaré que ses mesures sont "des mesures prises dans le cadre de la Constitution pour protéger l'État d’un danger imminent".

* Traduit de l’arabe par Mounir Bennour.

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