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Tunisie: Kaïs Saïed met en garde contre toute tentative d'infiltrer le ministère de l'Intérieur

- S'adressant au ministre de l'Intérieur, Ridha Gharsallaoui, le Président de la République a déclaré, que certains tentent délibérément de diviser l'État.

Yosra Ouanes  | 05.08.2021 - Mıse À Jour : 05.08.2021
Tunisie: Kaïs Saïed met en garde contre toute tentative d'infiltrer le ministère de l'Intérieur

Tunisia

AA/Tunis

Le Président tunisien Kaïs Saïed a déclaré, mercredi, que "certains tentent d'infiltrer le ministère de l'Intérieur et les rouages de l'Etat".

C'est ce qu'a déclaré Saïed, selon un enregistrement vidéo diffusé sur la page Facebook de la Présidence de la République, à l'issue de sa première visite au ministère de l'Intérieur, et ce, depuis qu'il a nommé Ridha Gharsallaoui à la tête de ce département, jeudi dernier, après avoir limogé le chef du gouvernement Hichem Mechichi, également ministre de l'Intérieur par intérim.

"Le grand danger qui menace les États ne vient pas de l'étranger, mais plutôt de la déliquescence de la société et de certaines prises de position et dissensions qui ne reflètent aucunement l'appartenance à cette patrie", a-t-il indiqué.

S'adressant à Gharsallaoui, Saïed a ajouté: "Il y a ceux qui ont délibérément tenté de diviser l'État et de le miner de l'intérieur (sans les nommer), et je suis convaincu que vous allez faire face à ces personnes pour qu'ils restent à jamais dans les poubelles de l'Histoire".

"Je rassure les Tunisiens qu'il existe d'honnêtes patriotes qui veillent sur l'Etat et sur le respect de la loi".
Et le Président tunisien de poursuivre: "Il y a ceux qui veulent s'infiltrer dans les rouages de l'État, et particulièrement au ministère de l'Intérieur, il y a aussi ceux qui s'y sont déjà infiltrés et ceux qui tentent de le faire, mais soyons certains, ils n'y arriveront jamais".

"Il faut qu'ils sachent qu'on ripostera à toute tentative d'infiltration ou de porter atteinte au ministère de l'Intérieur", a-t-il expliqué.


"Aujourd'hui, ils cherchent par des moyens détournés à quitter le pays, avec des milliards dans leurs comptes en Tunisie et à l'étranger", a fait observer le chef de l'Etat.

"Ceux qui sont impliqués dans des affaires de corruption, doivent rendre l'argent au peuple tunisien, et la réconciliation doit se faire avec le peuple", a-t-il souligné.

Et le locataire de Carthage de poursuivre: "Cessez de vous en prendre à l'Etat tunisien, qui est régi par les lois, et nous tenons à imposer la loi à tous, sur un même pied d'égalité".

Kaïs Saïed, avait annoncé, dans la soirée du dimanche 25 juillet, au cours d’une réunion d’urgence avec de hauts responsables militaires et sécuritaires, le limogeage du Chef du gouvernement Hichem Mechichi, le gel des pouvoirs du Parlement pour une durée de 30 jours, ainsi que la levée de l’immunité parlementaire de tous les députés, ce qui implique que le chef de l'État s'arroge le pouvoir de légiférer par décrets présidentiels. Les décisions de Saïed surviennent à la suite des manifestations populaires qui ont eu lieu dans plusieurs gouvernorats du pays, exigeant la démission du gouvernement, dans un contexte de difficultés économiques et sanitaires et d'une crise politique qui dure depuis des mois dans le pays.

Le chef de l’État tunisien, qui rejette les accusations de coup d’État, a déclaré avoir pris ces décisions sur la base de l’article 80 de la Constitution, pour "sauver la Tunisie, l'Etat et le peuple tunisien".

Certains partis politiques, dont le mouvement Ennahdha, ont considéré lesdites mesures comme un ''coup d’Etat contre la Constitution'', tandis que d'autres y ont été favorables, estimant qu'il s'agissait d'une ''rectification du processus révolutionnaire''.

* Traduit de l'arabe par Hajer Cherni



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