AA / Tunis / Bouazza Ben Bouazza

Les hommes grenouilles de la marine tunisienne ont repêché samedi quatre dépouilles de migrants clandestins, trois Africains et un Tunisien, dont l'embarcation a pris feu dans la zone de Louata, au large de Sfax (sud).

Selon un communiqué du ministère tunisien de l'intérieur, l'incident s'est produit vendredi lorsqu'une vedette des garde-côtes a intercepté un bateau de migrants qui ont refusé d'obtempérer aux sommations en lançant des cocktails Molotov à l'endroit de l'unité de la marine et provoqué un incendie dans une partie de l'embarcation du fait du déversement du carburant.

Les garde-côtes ont secouru 14 personnes dont 10 ressortissants africains (huit de Côte d'Ivoire et deux originaires de la RD Congo) parmi lesquels figuraient quatre femmes.

L'un des deux Congolais a été atteint de brûlures de deuxième degré au niveau des mains et des jambes et a été transféré à l'hôpital Habib Bourguiba de Sfax puis au centre des grands brûlés de Ben Arous, près de Tunis.

Les plongeurs de la marine poursuivent leurs opérations à la recherche d'éventuels de disparus, ajoute la même source.

Malgré le renforcement de la surveillance des côtes tunisiennes, les candidats à "l'Eldorado européen" ne désarment pas et les tentatives de gagner les côtes italiennes se multiplient.

Samedi, les garde-côtes de Kélibia, un port du nord-est tunisien, le plus proche de l'île italienne de Lampedusa, ont fait échouer deux tentatives de migration clandestine impliquant au total 27 migrants tunisiens et africains au large de la localité d'El Haouaria.

En juin dernier, le naufrage d'un bateau de migrants au large des îles Kerkennah, proches de Sfax, avait fait 48 morts, tandis que 68 autres (60 Tunisiens et huit étrangers) avaient été secourus.

Le 8 octobre 2017, un autre drame s’était produit dans la même zone. Un chalutier, avec environ 90 jeunes Tunisiens à son bord, était entré en collision avec le patrouilleur de la marine tunisienne qui l’avait pris en chasse. Une cinquantaine de migrants avaient perdu la vie dans cet accident qui avait soulevé la colère des familles des victimes, la plupart originaires des régions économiquement marginalisées de la Tunisie intérieure.