Tunisie : Ennahdha aurait choisi de désigner un membre du mouvement pour diriger le gouvernement
Abdel Karim Harouni, président du conseil de la Shura du mouvement Ennahda a souligné que "le mouvement a la responsabilité de former un gouvernement qui soit fidèle aux principes de la révolution et qui soit également contre la corruption".

Tunisia
AA / Hammamet (tunisie) / Olfa Gharbi
Abdel Karim Harouni, président du conseil de la Shura du mouvement d’obédience islamique tunisien "Ennahda", a déclaré, samedi que "le mouvement s'oriente fortement vers la nomination d'un membre du mouvement pour diriger le gouvernement, étant le parti gagnant des élections législatives (52 sièges sur 217), et chargé, selon la constitution de former un gouvernement".
C’est ce qui ressort de la conférence de presse tenue, samedi, par Harouni à l'occasion de la 32ème session du Conseil de la Shura du Mouvement, qui se déroule dans la ville de Hammamet (Est), afin de débattre des résultats des élections législatives et présidentielles.
Des élections législatives ont été tenues en Tunisie en octobre, ainsi que le second tour de l'élection présidentielle, qui a vu le candidat indépendant, professeur de droit public, Kais Saïed (61 ans), accéder à la magistrature suprême.
Harouni a ajouté qu'Ennahdha avait eu des contacts et des consultations avec les parties représentées au Parlement, dont le parti du "Courant démocratique" (22 sièges), le "Mouvement populaire" (16 sièges), le parti "Tahya Tounes" (14 sièges) et la coalition "Al-Karama" (21 sièges), ainsi qu’avec des députés indépendants.
Et de poursuivre : "Des contacts sont également en cours avec les organisations nationales, dont le rôle est primordial pour la réussite de l'expérience démocratique tunisienne, notamment l'Union générale du travail tunisien (UGTT, la plus grande organisation syndicale du pays), en tant que partenaire clé d’Ennahdha et partie prenante dans la gestion des affaires nationales, ainsi que l’Union Tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA, organisation patronale), l’Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (UTAP), et d’autres représentants de la société civile".
Harouni a réitéré le refus du mouvement d’entreprendre des pourparlers avec les partis "Vive La Tunisie" (38 sièges) et le "Parti Destourien Libre" (17 sièges).
Le président du Conseil de la Shura a souligné que les consultations ont été positives et qu’elles se poursuivront de façon formelle après les réunions du Conseil de la Shura, indiquant que les parties contactées sont conscientes du droit d’Ennahdha à diriger le gouvernement.
Il a souligné que "le mouvement Ennahdha a la responsabilité de former un gouvernement qui soit fidèle aux principes de la révolution et qui soit également contre la corruption".
Harouni a déclaré que le Conseil de la Shura du mouvement Ennahda discutera de la nature du prochain gouvernement, des parties qui y participeront, ainsi que de son programme, qui doit refléter les aspirations des Tunisiens et prendre en compte la jeunesse, les régions de l'intérieur, la lutte contre la corruption, la pauvreté, le chômage et le sous-développement.
Il a souligné que Ennahda ne veut pas d'élections anticipées, mais sans les craindre (en cas d'échec dans la formation d'un gouvernement).
Les récentes élections législatives et présidentielles en Tunisie ont marqué une nouvelle étape dans la transition démocratique du pays, une exception par rapport aux autres pays arabes qui ont également connu des révolutions populaires ayant renversé leurs régimes, notamment l'Egypte, la Libye et le Yémen.