Politique, Afrique

Tunisie : Ennahda décide de ne pas accorder sa confiance au gouvernement Fakhfakh

Le Conseil de la Choura du Mouvement a déclaré que Fakhfakh a rejeté la demande d’Ennahdha de former un "gouvernement d'unité nationale qui n'exclut aucune partie".

Mourad Belhaj  | 15.02.2020 - Mıse À Jour : 15.02.2020
Tunisie : Ennahda décide de ne pas accorder sa confiance au gouvernement Fakhfakh

Tunisia

AA / Tunisie / Shaima Al-Mannai

Le Conseil de la Choura du Mouvement tunisien Ennahdha a décidé de ne pas participer au gouvernement du Premier ministre désigné, Elyes Fakhfakh, et de ne pas lui accorder sa confiance au Parlement.

Après une réunion du Conseil de la Choura du mouvement, son président, Abdel Karim Harouni, a déclaré lors d'une conférence de presse que le bloc parlementaire d’Ennahda n’accorderait pas sa confiance au gouvernement d'Elyes Fakhfakh.

Il a attribué cette décision au fait que Fakhfakh ait persisté à rejeter la demande du mouvement de former un "gouvernement d'unité nationale qui n'exclut aucune partie", selon son expression.

"Ennahdha" (d’obédience islamique) a dominé les résultats des dernières élections législatives, en octobre dernier, avec 54 sièges sur 217.

Fakhfakh a déclaré, le 24 janvier, que 10 partis politiques avaient exprimé leur volonté de participer au prochain gouvernement.

Les partis sont: le mouvement Ennahdha (d’obédience islamique / 54 députés), le Courant Démocrate (social-démocrate / 22 députés), la coalition Al-Karama (révolutionnaire / 18 députés), le mouvement Al-Chaab (Nasserien / 15 députés), Tahya Tounes (libéral / 14 députés) et Machrou’ Tounes (libéral / 4 députés), ainsi que l'Union Populaire Républicaine (centre / deux députés), Nidaa Tounes (libéral / 3 députés), Al-Badil Attounsi (libéral / 3 députés), et Afak Tounes (libéral / deux députés).

Fakhfakh avait alors affirmé que le parti "Au Cœur de la Tunisie" (libéral - 38 députés) et le "Parti Destourien libre" (libéral - 17 députés) seraient en dehors de la coalition gouvernementale, soulignant qu’ "il n'y a pas de démocratie sans réelle opposition".

Le chef du mouvement Ennahda, Rached Ghannouchi, avait annoncé, il y a une semaine, que "le gouvernement Fakhfakh ne passerait pas et n’obtiendrait pas la confiance du Parlement si le parti ‘Au Cœur de la Tunisie’ est exclu de sa formation".

Des experts avaient auparavant déclaré à Anadolu qu'Ennahda insiste pour impliquer le parti "Au Cœur de la Tunisie" dans le gouvernement, pour éviter l'isolement au sein du gouvernement Fakhfakh et pour lui assurer plus de stabilité, car le parti "Au Cœur de la Tunisie" est une vitrine de puissants centres de pouvoir ayant une influence politique, économique et médiatique en Tunisie.

Nabil Karoui, chef du Parti tunisien "Au cœur de la Tunisie", a déclaré, samedi, qu'il avait refusé l’invitation du Premier ministre tunisien désigné, Elyes Fakhfakh, à prendre connaissance de la composition du gouvernement "par respect pour son parti, ses militants et ses électeurs".

Fakhfakh a annoncé samedi qu'il avait présenté aux partis politiques et aux blocs concernés par la formation de la coalition gouvernementale, la composition finale de son gouvernement avant sa présentation officielle au président de la République, Kaïs Saïed, samedi soir.

Fakhfakh a ajouté, dans un communiqué, qu'il avait rencontré des représentants du mouvement Ennahdha, du courant démocrate, du mouvement Al-Chaab, de Tahya Tounes, du bloc national de la réforme, ainsi que des représentants des blocs de la coalition Dignité et avenir.

Pendant ce temps, le parti "Au cœur de la Tunisie" et le Parti Destourien Libre ont refusé l’invitation de Fakhfakh, car il les a exclus de la formation du gouvernement.

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