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Tunisie: Des dizaines de journalistes protestent contre le projet d'amendement du décret-loi 116

-Des dizaines de journalistes et de militants de la société civile ont pris part à une manifestation devant le Parlement contre le projet d'amendement du décret organisant le secteur audiovisuel

Mona Saanouni  | 20.10.2020 - Mıse À Jour : 20.10.2020
Tunisie: Des dizaines de journalistes protestent contre le projet d'amendement du décret-loi 116 ( Nacer Talel - Anadolu Ajansı )

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AA/ Tunis

Des dizaines de journalistes tunisiens et de militants de la société civile ont organisé, mardi devant le siège du Parlement, un mouvement protestataire contre le projet de loi visant l'amendement du décret-loi 116 relatif à l'organisation du secteur des médias audiovisuels.

Le Syndicat des journalistes tunisiens (indépendant) a appelé à ce mouvement protestataire, qui coïncide avec l'examen du projet de loi visant l’amendement du décret-loi 116 relatif à l'organisation du secteur des médias audiovisuels, en plénière.

Les manifestants ont soulevé divers slogans, dont " la révision du décret 116 ne passera pas", ou encore "aucun amendement" et "Une presse debout et non à genoux", " Ennahdha, et Coalition, levez vos mains sur les médias".

Le bloc "Coalition de la dignité" (18 sièges) a présenté trois amendements visant notamment la composition actuelle de la Haute Autorité indépendante de la communication audiovisuelle (constitutionnelle indépendante) et sonrenouvellement, et l'annulation de l'octroi des licenciements délivrés par la HAICA pour la création de chaînes de télévision et de radio par satellite en se contenant d'une déclaration présentée aux autorités pour pouvoir créer une chaîne de télévision ou une radio.

Le chef du syndicat des journalistes, Mohamed Yassine Jlassi a, en marge de ce rassemblement protestataire, affirmé à l'agence Anadolu que cet amendement est très dangereux. Il porte atteinte au principe de l'amendement
dans le secteur des médias et sème le chaos et le désordre.

Le syndicaliste a indiqué que cet amendement permettra aux chaînes illégales d'avoir une existence légale. C'est un projet qui sert, selon lui, les intérêts de la coalition gouvernementale, ainsi que ceux des chaînes
appartenant aux dirigeants de cette coalition, comme la chaîne de télévision Nessma et son propriétaire Nabil Karoui (Qalb Tounes), qui est à l'origine de cette initiative.

Les initiateurs de ce projet de loi assurent que la suppression d'autorisations préalables favorise la création d'emploi et consacre le pluralisme et la diversité des médias.

Pour sa part Yosri Daly, député de la Coalition de la dignité souligne cette initiative vise la libération des médias, et dire que qu'elle est de nature à les restreindre n'est qu'une induction en erreur et relève du ridicule.

Trois blocs parlementaires de 102 députés, à savoir le Mouvement Ennahda (54 sièges), Qalb Tounes (30 sièges) et la Coalition de la dignité, ont exprimé leur intention de voter en faveur de l'adoption de cet amendement.

Le projet aura besoin de 109 voix pour passer. Il est à noter que le Bloc démocratique (38 sièges), le Parti constitutionnel libre (16) et Al Islah (16) ont exprimé leur rejet de ces amendements.

Le bloc du parti "Tahya Tounes" (10 sièges) a, quant à lui, estimé que ces amendements entraîneraient de nombreuses violations.

*Traduit de l'arabe par Wejden Jlassi

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