
Tunisia
AA / Desk / Lassâad Ben Ahmed
Voici les principaux événements depuis le déclenchement de la révolution tunisienne et la chute de la dictature le 14 janvier 2011 :
- 17 décembre 2010 : Mohamed Bouazizi, un jeune vendeur ambulant de fruits et légumes à Sibi Bouzid (Centre) s’asperge d’essence et s’immole par le feu pour protester contre la confiscation de son étalage. Il déclenche un mouvement de colère générale qui a rapidement gagné tout le pays.
- 14 Janvier 2011 : la situation sort du contrôle, malgré le déploiement de l’armée qui a refusé de tirer sur les manifestants. Le président Ben Ali quitte le pays, sans jamais y revenir.
- 30 janvier 2011 : Rached Ghannouchi, leader du parti islamiste Ennahdha revient à Tunis après 22 ans d’exil à Londres. Tous les islamistes et les opposants exilés reviennent aussi.
- 23 octobre 2011 : premières élections après la chute de la dictature. Ennahdha gagne, mais ne gouverne pas seule. A la faveur de ces élections, une Assemblée constituante a été mandatée par le peuple pour rédiger une nouvelle constitution. Elle ne fonctionne pas selon la règle de la majorité/minorité mais selon le principe du consensus.
- 12 décembre 2011 : L’assemblée nationale constituante choisit le militant des droits de l’homme, Moncef Marzouki comme premier président de la république tunisienne après la «révolution». Le dirigeant d’Ennahdha, Hamadi Jebali, est chargé de former le nouveau gouvernement, alors que Mustapha Ben Jaafar, est élu président de l’Assemblée. Les trois hommes représentent une coalition entre trois partis, le Congrès pour la République, Ennahdaha et Ettakattol. C’est la Troïka qui va diriger le pays pendant plus d’une année.
- Décembre 2012 : une année s’achève et la nouvelle constitution n’est pas encore prête. Aucune ligne n’a pu être rédigée, à cause de tiraillements idéologiques entre les conservateurs d’Ennahdha et les progressistes de différentes formations politiques éparpillées. Les critiques commencent à prendre de l’ampleur contre la Troïka.
- 6 février 2013 : assassinat de l’avocat Chokri Belaïd, chef du Mouvement des patriotes démocrates unifiés. Le même jour, Hamadi Jebali, Premier ministre, annonce la dissolution du gouvernement. La tension et la colère montent contre Ennahdha, encore au pouvoir.
- 22 février, le président Marzouki charge le ministre de l’Intérieur Ali Laarayedh (Ennahdha) de former un nouveau gouvernement.
- 25 juillet 2013 : assassinat par balles de Mohamed Brahmi, député du Front populaire, devant son domicile à Tunis.
- 14 décembre 2013 : Sous la pression de la rue, de l’opposition et de la société civile, Ennahdha cède le gouvernement, en faveur d’une formation ministérielle consensuelle dirigée par un technocrate : Mehdi Jomâa qui dirigera le gouvernement jusqu’aux élections de 2014.
- 26 janvier 2014 : L’assemblée constituante achève sa mission en adoptant une nouvelle constitution avec 200 voix pour, 12 contre et 4 abstentions. C’est la naissance de la deuxième République avec un régime semi présidentiel, qui donne la gestion du pays au gouvernement et la représentation diplomatique et les questions liées à la défense à la présidence. La nouvelle constitution favorise également la décentralisation par la création de Conseils régionaux. De nouvelles institutions constitutionnelles ont été créées pour l’organisation des élections et la régulation du secteur audiovisuel.
- 26 octobre 2014, premières législatives après la révolution. Ennahdha (79 sièges au parlement) est battue par le nouveau parti fondé en avril 2012 par Beji Caïd Essebsi, Nidaa Tounes (85 sièges).
- 21 décembre 2014 : Béji Caid Essedsi gagne le deuxième tour de la présidentielle, contre Moncef Marzouki avec un score de 57% contre 42% des voix.
- 18 mars 2015 : Des terroristes attaquent un bus de touristes en visite au musée du Bardo (à côté du parlement) faisant 22 victimes.
- 26 juin 2015 : Un terroriste ouvre le feu sur des touristes sur la plage de Sousse (140 km au sud de Tunis), tuant 38 personnes en majorités des Anglais. Un coup fatal pour le tourisme et l’économie.
- 9 octobre 2015 : Le prix Nobel de la paix est attribué au Quartette, composé de la centrale syndicale, du patronat, de la Ligue des droits de l’homme et de l’Ordre des avocats. Ces organisations avaient un rôle déterminant de médiation entre les tendances politiques pour rapprocher les points de vue et favoriser le dialogue et le consensus.
- 24 novembre 2015 : un attentat suicide vise un bus de la garde présidentielle, un corps d’élite, faisant au moins 12 morts.
- 7 mars 2016 : Daech attaque la ville de Ben Guerdane et s’en prend aux positions de l’armée, de la police et de la garde nationale. Les combats ont fait plus de 50 morts, dont 36 terroristes.
- 30 juillet 2016 : Le parlement retire sa confiance du Premier ministre Hbib Essid.
- 13 juillet 2016 : signature du pacte de Carthage entre 9 formations politiques et les principales organisations nationales. Les parties signataires se sont engagées, entre autres, à lutter contre le terrorisme et la corruption, la relance de l’économie, le développement régional et la formation d’un gouvernement d’union nationale.
- 3 août 2016 : Youssef Chahed est nommé chef du gouvernement d’union nationale.
- 29-30 novembre 2016 : Tunisia 2020 est un forum international que la Tunisie a organisé pour séduire les investisseurs. Elle parvient à lever plus de 30 milliards de dollars de promesses d’investissement.
- 6 septembre 2017 : Youssef Chahed introduit des changements dans son équipe gouvernementale.
- 9 décembre 2017 : adoption de la loi de finances 2018 avec introduction de nouvelles taxes et augmentations de la TVA et la taxe à la consommation.
- Janvier 2018 : des protestations contre la cherté de la vie gagnent plusieurs régions du pays. Pour beaucoup d'entre-eux la situation des Tunisiens a empiré.