AA/Tunis/Bouazza Ben Bouazza

Les dirigeants du parti Nidaa Tounes, au pouvoir, et de l'Union patriotique libre (UPL), ont annoncé mercredi leur fusion officielle, lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'UPL à Tunis.

Ils ont, en outre, déclaré que le nouveau parti reste ouvert aux autres partis et aux personnalités politiques qui souhaitent s'y joindre, faisant remarquer que des consultations sont en cours à cet effet.

Désormais, les deux partis ne font plus qu'un seul rassemblés sous la bannière de Nidaa Tounes, a précisé son coordinateur Ridha Belhaj.

"Aujourd'hui, le paysage politique est marqué par le délabrement et c'est pour y faire face que cette fusion a été opérée afin de redonner espoir aux Tunisiens", a-t-il précisé.

Nidaa Tounes, fondé en 2012 par l'actuel président Béji Caïd Essebsi, s'est disloqué à cause des scissions qui ont provoqué le départ de plusieurs de ses membres fondateurs. Vainqueur des élections de 2014, le nombre de ses députés, 86 au départ, s'est réduit comme une peau de chagrin pour se limiter actuellement à 39.

Selon le directeur exécutif de Nidaa, Hafedh Caïd Essebsi, "cette fusion vise à rééquilibrer le paysage politique et à sauver le processus de transition aujourd'hui en danger", selon ses dires.

"Aujourd'hui, le citoyen est inquiet à cause du paysage politique flou, ce qui nécessite des mesures réelles et pragmatiques qui changent la vie des gens, ce qui n'est pas le cas actuellement", a-t-il fait valoir, une critique implicite au gouvernement de Youssef Chahed, dont il revendique le départ.

Pour Slim Riahi, l'UPL a engagé cette fusion "dans l'intérêt national". "C'est un grand projet entrepris en prévision des élections générales de 2019 et qui vise à réaliser la réconciliation avec le citoyen lequel a pâti des tiraillements et des conflits politiques".

Il a par ailleurs déclaré que le président Caïd Essebsi était au courant de cette fusion, soulignant "son rôle de rassembleur".

En réponse à une question, il a assuré que la fusion n'avait aucun lien avec les affaires en justice au sujet des chèques sans provisions dans lesquelles il est impliqué. "C'est une question hors sujet et à ce sujet, mes avocats tiendront la semaine prochaine une conférence de presse pour la mettre au clair", a-t-il rétorqué.

Les deux dirigeants ont indiqué que la structuration du parti né de cette fusion devrait se faire mercredi après-midi.

Pour le moment, Hafedh Caïd Essebsi a revendiqué les fonctions de directeur exécutif dont il a été investi lors du congrès de Sousse, il y a près de deux ans, tandis que Slim Riahi a dit qu'il en était le secrétaire général.

Dans une déclaration à l'agence Anadolu, Mongi Harbaoui, porte-parole de Nidaa Tounes, a estimé que celui-ci devrait réintégrer sa position de deuxième parti parlementaire en attendant l'intégration des 13 députés qui ont démissionné de la Coalition nationale attendue dans les prochains jours une fois approuvée par le bureau de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP/parlement).

Selon lui, la répartition des blocs parlementaires se dessine globalement comme suit: le mouvement Ennahdha, d'obédience islamique, premier parti avec 68 députés, Nida Tounes, deuxième: 39 plus 13 députés, soit un total attendu de 52 députés, la Coalition nationale, un bloc créé récemment à partir notamment de députés provenant de plusieurs partis dont bon nombre de démissionnaires de Nidaa Tounes, qui devrait compter dorénavant 37 députés. Suivent le Front populaire (coalition de partis de gauche) avec 15 députés, le bloc Al Horra avec 14 députés, le bloc démocratique avec 12 députés et le bloc Al Wala avec 11 députés.