Tunisie: Abir Moussi fait valoir les décisions de Saïed et appelle à une réforme radicale
- Alors que la majorité des blocs parlementaires tunisiens ont rejeté les décisions du Président Kaïs Saïed.

Tunisia
AA/Tunis
La Présidente du Parti Destourien Libre (PDL) Abir Moussi, s'est félicitée, lundi, des décisions prises par le Président tunisien Kaïs Saïed concernant le gel du Parlement et la destitution du chef du gouvernement Hichem Mechichi, appelant à la nécessité de mener une "réforme radicale".
Saïed avait annoncé, durant la soirée de dimanche, qu'il a décidé de démettre le chef du gouvernement Hichem Mechichi de ses fonctions et de geler les pouvoirs du Parlement. Il a également annoncé qu'il assumera le pouvoir exécutif, avec l'aide d'un chef du gouvernement qu'il nommerait prochainement.
Moussi, dont le parti détient 16 des 217 sièges au Parlement, a déclaré : "Saïed a activé l'article 80 de la Constitution de la manière qu'il jugeait appropriée".
"Nous sommes du côté du peuple pour sauver la Tunisie du système de destruction", a ajouté Moussi, dans une vidéo publiée sur sa page Facebook.
"Nous espérons que la réforme sera radicale et que le résultat de ce qui s'est passé puisse répondre à la volonté des Tunisiens", a-t-elle ajouté.
Moussi a estimé que "le peuple tunisien n'a fait qu'exprimer sa joie vis à vis des décisions prises par le Président de la République, Kaïs Saïed, parce qu'il s'est enfin débarrassé des Frères musulmans, de Rached Ghannouchi et Hichem Mechichi", a-t-elle déclaré.
Abir Moussi avait affiché, à maintes reprises, son hostilité au soulèvement populaire qui avait renversé, en 2011, le régime du président de l'époque, Zine Abidine Ben Ali, (1987 - 2011), de même qu'elle a fait part de son inimitié constante au mouvement d'Ennahdha.
Les décisions du Président tunisien surviennent à la suite des manifestations populaires qui ont eu lieu dans plusieurs gouvernorats du pays exigeant la démission du gouvernement, dans un contexte de difficultés économiques et d'une crise politique qui dure depuis des mois dans le pays.
La majorité des blocs parlementaires tunisiens a exprimé son opposition quant à ces décisions, parmi lesquels, le mouvement Ennahdha (53 députés sur un total de 217) qui a qualifié ces nouvelles décisions de "coup d'Etat" et le bloc "Qalb Tounes" (Au Cœur de la Tunisie) (29 députés) qui a affirmé qu'il s'agit d'une "violation grave de la Constitution". Le Bloc du Courant démocrate (22 députés) s'y est également opposé, alors que « Coalition Al Karama » (18 députés) a qualifié ces mesures d'infondées. Pour sa part, le Mouvement Echaab (15 députés) s'est montré favorable aux décisions du chef de l'État.
Par voie de communiqué, le Parlement dirigé par Rached Ghannouchi, leader du mouvement Ennahdha, a fermement condamné les décisions de Saïed.
* Traduit de l'arabe par Hajer Cherni
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