AA/Tunis/Yemna Selmi

Le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, a déclaré, dimanche, que le Chef du gouvernement, Youcef Chahed, "doit, ou démissionner, ou recourir au vote de confiance au Parlement", si la crise difficile que traverse le pays n'est pas résolue.

Caïd Essebsi a ajouté, dans une interview accordée dimanche à la chaîne de télévision locale Nessma (privée) que "la situation politique actuelle est difficile, et qu'elle ne peut pas continuer de la sorte".

"Nous avons atteint un niveau insoutenable, et nous avons commencé à aller de mal en pis", a ajouté le président tunisien.

"Nous ne pouvons pas répondre aux aspirations de notre peuple si nous n'avons pas un gouvernement cohérent, accepté par les forces politiques, et c'est ce que nous voulions à travers le Document de Carthage qui a été suspendu", a-t-il expliqué.

Par ailleurs, il a souligné la nécessité du retour de l'alliance politique qui soutient le gouvernement.

Caïd Essebsi a considéré que "les différentes positions adoptées par les forces vives de la Nation vis-à-vis du gouvernement doivent cesser".

"Si la situation ne se résout pas, le chef du gouvernement doit démissionner ou demander au Parlement de lui renouveler sa confiance", a-t-il renchéri.

Le président tunisien a révélé que plusieurs parties, dont l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT, Centrale syndicale) exigent le départ du gouvernement dans son intégralité, précisant que seul le parti d'Ennahdha (d'obédience islamique) y tient.

Youcef Chahed est à la tête du gouvernement tunisien depuis août 2016.

Le Chef du gouvernement avait reconnu, récemment, qu'une crise politique secoue le pays, en pointant du doigt le directeur exécutif du parti Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, qui n'est autre que le fils du président actuel.

Le parti Nidaa Tounes (au pouvoir) avait annoncé, dans un communiqué publié en mai, que "le gouvernement actuel est devenu l'illustration d'une crise politique et qu'il ne s'agit plus d'un gouvernement d'union nationale".