Afrique

Togo : Nana Addo Akufo à Lomé pour présider le dialogue politique inter-togolais ce lundi

-Le dialogue prévu pour 10 jours, se déroulera, sous l'égide du président Ghanéen et facilitateur de la crise politique togolaise, dans un contexte tendu de contestation du pouvoir de Faure Gnassingbé

Esma Ben Said  | 19.02.2018 - Mıse À Jour : 19.02.2018
Togo : Nana Addo Akufo à Lomé pour présider le dialogue politique inter-togolais ce lundi

Lome

AA/ Lomé/ Alphonse LOGO

Nana Addo Akuffo, président Ghanéen et facilitateur de la crise politique togolaise désigné par la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) est arrivé à Lomé dimanche soir pour présider les pourparlers entre pouvoir et opposition qui s’ouvrent lundi matin, a appris Anadolu de source officielle.

« Le président Ghanéen présidera à l’ouverture et restera toute la journée pour faciliter les discussions entre les deux acteurs avant de désigner quelqu’un pour poursuivre ce travail pendant la durée du dialogue » a communiqué à la presse dimanche soir Daniel Oseï, ambassadeur et porte-parole du ministre de la sécurité du Ghana Albert Kan Dappaah qui a présidé le pré-dialogue.

C’est le 27e dialogue de l’histoire politique du Togo depuis 1990.

Le Togo traverse en effet depuis lors une crise politique majeure liée au manque d’alternance au pouvoir.

Le pays est dirigé depuis 51 ans, par la même famille Gnassingbé.

Pour l’opposition togolaise qui a déjà tenté une sortie de crise avec le pouvoir à travers 26 dialogues politiques assortis d’accords ‘qui n’ont jamais été appliqués’, « 51 ans c’est trop, ça suffit, il faut mettre fin à la dynastie ».

Elle a en ce sens, engagé, depuis août 2017, une forte contestation du pouvoir de Faure Gnassingbé avec des manifestations de rue quasi-quotidiennes pour réclamer le départ du chef de l’état et le retour à la constitution de 1992.

Une constitution votée par 98% des Togolais et qui garantit l’alternance au pouvoir puisqu’elle a prévu en son article 59 qu’ « en aucun cas nul ne peut exercer le mandat présidentiel plus de deux fois ».
L’article suivant fixe chaque mandat à 5 ans avec une élection au scrutin uninominal à deux tours.

Ces dispositions ont sautées en 2002 lors d’une modification intervenue à l’Assemblée pour permettre à feu Gnassingbé Eyadéma (père de l’actuel chef de l’état togolais) de continuer à gouverner le pays.
L’opposition togolaise exige désormais le retour à la volonté populaire exprimée en 1992 et ne compte pas sortir de ce dialogue sans l’obtenir « avec toutes les implications qui en découlent ».

Faure Gnassingbé a déjà montré sa bonne volonté en adhérant dès septembre 2017 à la limitation du mandat présidentiel à deux fois cinq ans mais refuse de se l’appliquer. Il souhaite avoir la possibilité de briguer deux nouveaux mandats. Ce dialogue est pour lui, l’occasion d’obtenir un accord sur « la constitution à soumettre ensuite au référendum ».

« Non, Faure must go », rétorque la coalition des 14 partis de l’opposition togolaise qui entend négocier, durant le dialogue prévu pour dix jours, une sortie de crise qui passe par une transition politique. Ce qu’a déjà rejeté le parti UNIR au pouvoir.

Dans un tel contexte, Nana Addo Akufo, aura fort à faire, « et fera tout pour mener à bien sa mission », selon les bruits de couloirs.

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