AA/ Cotonou (Bénin) /Serge David Zoueme

Plusieurs partis béninois "pronant la démocratie", ont annoncé la tenue d'une "grande marche de soutien", vendredi, à Cotonou, la capitale politique du Bénin, en soutien au peuple togolais qui multiplie depuis plusieurs semaines les manifestations anti-régime.

La Convention Patriotique des Forces de Gauche (CPFG), une coalition de partis, movements et associations qui promeut les valeurs et principes démocratiques au Benin, ont lancé, jeudi dans un communiqué dont Anadolu a reçu copie, un appel à un meeting accompagné d'une marche de soutien "pour dénoncer la répression du pouvoir contre le peule togolais.

Le communiqué accuse le gouvernement togolais d'être, entre autres, responsable de torture contre les journalistes, d'assassinats contre les enfants (en référence à un enfant tué en marge des manifestations il y a deux semaines).

"Face à cette barbarie, les démocrates du monde, surtout ceux du Bénin qui vivent dans leur chair et du tréfonds de leur coeur ce martyr du peuple frère du Togo, ne peuvent rester insensibles".

"C'est pourquoi la Convention Patriotique des Forces de Gauche invite toutes les organisations béninoises qui partagent le combat du vaillant peuple du Togo, tous les démocrates béninois, la communauté togolaise vivant au Bénin et les hommes des médias, á se joindre á elle pour le meeting qu'elle organise en soutien á l'invincible peuple togolais, le vendredi 6 octobre 2017 á partir de 10 heures à la bourse du travail de Cotonou", indique le communiqué signé du président de la Convention Philippe Noudjènoumè.

Déjà jeudi matin, sur des stations de radio à Cotonou, de nombreux Béninois ont marqué leur accord afin de participer à ce meeting de soutien au peuple togolais.

Au Togo, les manifestations de l'opposition se poursuivent.

L’opposition togolaise a d'ailleurs lancé un "ultime avertissement" mercredi au pouvoir de Faure Gnassingbé pour le retour à la Constitution originelle de 1992, l’effectivité du vote de la diaspora et la révision du cadre électoral. Elle a donné, pour ultimatum, jeudi, au risque de se "mettre en colère".

La version originelle de la Constitution voté le 27 Septembre 1992 à une majorité écrasante avec près de 98% des suffrages exprimés avec un taux de participation inédit de plus de 74 %, avait été, dix ans plus tard, modifiée en plusieurs articles par l’Assemblée Nationale (Composée à près de 100% des membres du parti RPT au pouvoir).

L'Assemblée a notamment fait sauter le verrou de la limitation de mandat présidentiel (art. 59) permettant ainsi au président Eyadema Gnassingbé (décédé depuis) de rester au pouvoir 38 ans au total.

Depuis le 19 Août 2017, l’opposition fait du retour à cette Constitution son crédo.

De son côté, le gouvernement a proposé des réformes constitutionnelles et institutionnelles conformément à l’Accord Politique Global de 2006 (impliquant une limitation de mandats), mais qui ne satisfont pas pour autant l'opposition, qui dénonce la non-rétroactivité de ces réformes.