Togo/Manifestations: "Faure Must Go", le slogan de l'opposition
- Malgré l'annonce de la tenue d'un référendum constitutionnel, des milliers de Togolais ont manifesté pour réclamer le départ du président Gnassingbé. De son côté le pouvoir a également manifesté en soutien au président

Togo
AA/ Lomé/ Alphonse Logo
Deux semaines après le "succès historique" des manifestations anti-régime, l'opposition togolaise a de nouveau manifesté mercredi, à Lomé pour réclamer le départ du président Faure Gnassingbé, a rapporté le correspondant de Anadolu.
Alors que, dans une volonté d'apaiser la crise politique qui secoue actuellement le pays, le pouvoir a annoncé mardi soir, qu'un référendum portant sur un projet de révision constitutionnelle introduisant, entre autres, la limitation des mandats présidentiels, se tiendra dans les mois à venir, des milliers de partisans de l'opposition se sont rassemblés dans les rues pour exiger le départ sans conditions du président.
Au même moment, un millier de partisans du pouvoir ont aussi manifesté, dans le calme, en soutien au président Gnassingbé, héritier d'une famille au pouvoir depuis près d'un demi-siècle.
Outre le départ du chef de l'Etat, les partisans de l'opposition réclament que la Constitution (modifiée en 2002) soit révisée, afin d'y réintroduire une limitation des mandats présidentiels à dix ans, un mode de scrutin à deux tours, une recomposition de la Cour constitutionnelle et de la Commission électorale.
Même si le gouvernement togolais sur pression populaire, a proposé au parlement une modification de la Constitution togolaise en ses articles 52, 59 et 60 pour y introduire la limitation des mandats présidentiels, législatifs et sénatoriaux à 5 ans renouvelable une seule fois et un mode de scrutin à deux tours, ce texte ne satisfait pas l'opposition.
En effet, en l'état, le texte n'applique pas la rétroactivité et permettrait donc au président Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, de briguer deux nouveaux mandats (en 2020 et 2025).
"En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats" ont d'ailleurs scandé les milliers de manifestants, qui exigent du gouvernement togolais qu’il insère cet alinéa dans l’article 59 de la Constitution togolaise.
Par ailleurs, de nombreux manifestants portaient des tee-shirts noir, sur lesquels on pouvait lire "Faure Must Go" (Faure -Gnassingbé- doit partir, ndlr).
Le parti au pouvoir UNIR, a également tenu une marche dans les rues de Lomé pour soutenir "la paix" et le chef de l’état dans la poursuite des réformes constitutionnelles engagées.
Cadres du parti, députés à l’Assemblée nationale et militant du parti du chef de l’état, sont aussi sortis pour dire à l’opposition que le "Togo est un et indivisible, et que chacun doit veiller à le préserver", selon des propos recueillis par Anadolu.
Des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "ensemble, vainquons la haine", "le pouvoir par les urnes et non par la rue", "non à la violence", "le Togo est indivisible" étaient brandies par les manifestants.
Les militants du parti UNIR ont en outre réaffirmé leur adhésion à la politique du chef de l’état togolais et ont annoncé, tout comme du côté de l'opposition, de nouvelles manifestations jeudi.
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