Togo : Lomé accueille trois sommets africains
- Les 30 et 31 juillet, 26 chefs d’Etats et de gouvernements sont attendus à ce grand rendez-vous, soit 15 de l’Afrique de l’ouest et 11 de l’Afrique centrale

Togo
AA/ Lomé / Alphonse Logo
Le Togo accueille en début de semaine prochaine, les 30 et 31 Juillet, un triple sommet des chefs d’Etats et de gouvernements africains, a appris Anadolu de sources concordantes.
Il s'agit, en premier, d'un sommet historique conjoint, lundi, entre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et la Communauté économique de Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), de celui de la CEDEAO et enfin une session de chefs d'Etats de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Quelque 26 Chefs d’Etats et de gouvernements sont attendus à ce grand rendez-vous, soit 15 de l’Afrique de l’ouest et 11 de l’Afrique centrale.
Au cours du sommet de l'UEMOA, le 30 juillet, les chefs d’Etats et de gouvernements discuteront de plusieurs sujets, notamment le rapport sur l’état de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, la note sur l’état de convergence dans les Etats-membres de l’Union, ainsi que l’état de la mise en œuvre des chantiers de haut niveau.
Les organisateurs citent, en l'occurrence, l'Initiative régionale pour l’énergie durable (IRED), la Paix et la sécurité et la sécurité alimentaire dans l’espace UEMOA.
Le deuxième sommet qui se tient le même jour, regroupera les chefs d'Etats et de gouvernements de la CEDEAO et de la CEEAC autour de «la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme dans les deux régions».
«Ce sommet devra sortir un plan commun de lutte contre la radicalisation des jeunes et énoncer les sources de financement pour la mise en œuvre de ce plan», a affirmé à Anadolu une source proche de l’organisation.
A ce titre, la conférence des experts, tenue il y a deux semaines à Lomé, a préconisé une approche commune pour bien relever ces défis avec implication des communautés locales et de la société civile, un renforcement des échanges et une meilleure coopération militaire entre ces deux régions.
Mais la dernière décision reviendra aux chefs d’Etats le 30 Juillet.
Le dernier sommet, celui de la conférence des chefs d’Etats et de gouvernements de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest qui se tiendra le 31 Juillet, sera plus politique et relève d’un intérêt particulier pour les Togolais.
Les chefs d’Etats devraient sortir [une feuille de route de sortie de crise] pour le Togo. Laquelle crise perdure depuis plus de 10 mois, maintenant, entre l'opposition et le pouvoir.
En effet, le Togo qui préside la CEDEAO est le seul pays de la communauté où le mandat présidentiel n’est pas limité.
Faure Gnassingbé, président de la République et président en exercice de la conférence des chefs d’Etats de la Cedeao exerce actuellement un 3e mandat et souhaiterait en briguer un 4e en 2020.
L'opposition conteste et réclame, depuis le 19 août 2017, son départ immédiat du pouvoir en exigeant un retour à la constitution originelle du pays, votée en 1992 sur coups de multiples manifestations de rue.
Cette constitution de 1992 votée par plus de 98% des Togolais, limitait le mandat présidentiel à 5 ans deux fois. Mais le verrou a été sauté en 2002 par feu président Gnassingbé Eyadéma, père de l'actuel président, qui a rendu le nombre de mandats illimité.
Le dialogue initié le 19 février sous l'égide de la CEDEAO et suspendu deux fois de suite, le 23 février et le 23 mars, reste bloqué sur ce sujet.
Le sommet du 31 juillet de la Cedeao qui consacre aussi la fin du mandat de Faure Gnassingbé à la tête de la CEDEAO devra dessiner la démarche à suivre pour une sortie de crise au Togo.
L’opposition et la société civile togolaise ont déjà averti : «Une feuille de route des chefs d’Etat de la Cedeao qui ne répondra pas à la volonté de l’alternance des togolais sera inacceptable».