Togo : Le pouvoir appelle à des contre-manifestations
-Alors que l'opposition appelle à manifester les 30 et 31 aout pour exiger des changements constitutionnels, le parti au pouvoir appelle à soutenir le président Gnassingbé

Togo
AA/Lomé/Alphonse Logo
L'Union pour la république (Unir, au pouvoir) a appelé à marcher à Lomé les 29, 30 et 31 août pour soutenir le président Faure Gnassingbé dans le processus de réformes politiques en cours, alors qu'au même moment l'opposition a elle aussi appelé à manifester les 30 et 31 aout prochain pour exiger des changements constitutionnels.
Alors que l’opposition togolaise (PNP, CAP2015, et le groupe des six partis) avait appelé mercredi soir, la population à descendre dans les rues togolaises pour exiger entre autres, la libération immédiate de tous les détenus des manifestations réprimées du samedi 19 Août, le parti au pouvoir a aussi appelé jeudi soir, ses militants et partisans à manifester.
« Ces marches ne sont pas destinées à s’opposer à qui que ce soit. Puisque pour nous, l’esprit de fraternité doit prévaloir. Et donc au delà des combats politiques, nous n’avons pas à nous considérer comme des ennemis, nous sommes tous des Togolais et 'Unir' veut fédérer toutes les énergies pour le développement, donc pas d’affrontement » a déclaré Gilbert Bawara, haut cadre du parti UNIR au gouvernement, ministre chargé de la fonction publique lors d'une conférence de presse.
Les « grandes marches » des 29, 30 et 31 dans tout Lomé sont destinées à réaffirmer l’attachement du parti UNIR à la démocratie et à l’état de droit, soutenir fermement les institutions démocratiques et faire en sorte que les togolais et les togolaises, évitent de recourir à des réflexes ethniques pour s’opposer les uns aux autres, a soutenu Bawara.
La société civile togolaise a pour sa part, exprimé sa "crainte", pour ce qui se passera la semaine prochaine sur toute l’étendue du territoire togolais et a appelé « à la compréhension mutuelle en tant que fils et filles d’un même pays soucieux du développement intégral du Togo ».
Des milliers de manifestants ont répondu, samedi dernier, à l'appel du PNP pour exiger le rétablissement de la Constitution de 1992 et exigé, en outre un mode de scrutin à deux tours, une recomposition de la Cour constitutionnelle et de la Commission électorale.
Selon un bilan officiel, ces manifestations ont fait 2 morts et 77 blessées (57 du côté des forces de sécurité et 20 du côté des manifestants) alors que l’opposition évoque jusqu'à 7 morts.
66 personnes ont également été interpellées et attendent leur jugement, avait déclaré mercredi le garde des sceaux du Togo Pius Agbatomey. L’opposition évoque pour sa part près de 250 arrestations.
Pour rendre hommage aux disparus et exiger la libération de tous les détenus, l’opposition a appelé à observer une journée sans travail et de recueillement ce vendredi.
Le gouvernement a prévenu dans un communiqué, que ce jour est ouvré et toute l’administration publique sera ouverte comme normalement.