Togo: L’opposition appelle à une manifestation devant l’Assemblée nationale
Une session extraordinaire de l’Assemblée nationale s’ouvre mardi, mais l’ordre du jour avancé ne prend pas en compte les réformes constitutionnelles

Togo
AA/ Lomé/ Alphonse Logo
L’opposition togolaise (Cap2015, PNP, Groupe des six, Santé du Peuple, CAR) a appelé, lundi, lors d’une conférence de presse tenue à Lomé, le peuple togolais à se mobiliser mardi pour une manifestation en direction de l’Assemblée Nationale pour s’opposer au projet, en cours, de réforme de la constitution.
Elle s’est catégoriquement opposée audit projet aussi bien dans la forme que dans le fond, le qualifiant de "manœuvre dilatoire" pour tromper le peuple et la Communauté internationale.
«Pour dénoncer cette manœuvre, la coalition de l’opposition convie ses militants et les populations à se rendre massivement au Palais des congrès, siège du Parlement, le mardi 12 septembre 2017 à 8h, pour dire non à ce projet de loi», a expliqué Pascal Adoko, secrétaire aux activités politiques de la CDPA, parti membre du CAP 2015 dans une déclaration liminaire.
«Au lieu de répondre aux revendications, il a préféré s’enfermer dans son entêtement habituel pour prétendre soumettre à l’Assemblée nationale un projet de loi de réforme qui permettrait à M. Faure Gnassingbé de briguer des mandats supplémentaires après 2020. Ce projet de réforme constitutionnelle qui n’est que de la pure diversion, vise à faire croire au peuple et à l’opinion internationale que le régime est finalement décidé d’opérer les réformes tant voulues par les populations », s’est t-il expliqué.
Refus catégorique
Prenant la parole, le chef de file de l’opposition togolaise Jean Pierre Fabre a exprimé son refus catégorique du projet de réforme. « Non, ça arrive pas dans les pays où la démocratie est bien ancrée. Nous connaissons la situation de notre pays et ça ne marchera pas. Nous lui demandons de partir », a martelé le chef de file de l’opposition togolaise.
Pour donner la preuve de « la mauvaise foi du gouvernement togolais » Jean Pierre Fabre soutient qu’à ce jour, « même la conférence des présidents de l’Assemblée nationale n’est même pas saisie du texte », donc personne n’est au courant du contenu de ce texte, à l’heure actuelle et il n’est même pas programmé à l’ordre du jour des débats de ce mardi.
«La procédure implique qu'après l’étude au niveau de la conférence des présidents, le texte est transféré à la Commission des lois qui l'examine et dresse son rapport à la plénière. Or, la conférence du président vient d’être convoquée pour mercredi. Cela voudra dire que le gouvernement n’a pas encore pris connaissance de ce qui se passe » a ajouté Fabre
En dehors de la marche de ce mardi, la déclaration liminaire confirme le meeting de vendredi qu’elle annonce déterminant dans la suite des manifestations.
« Il s’agira d’un meeting d’explication et d’information. Nous avons lancé un mot d’ordre qui consiste au retour à la constitution de 1992. Le peuple a répondu à cet appel. Il est sorti massivement pour réclamer le départ du président au pouvoir. Pour nous, nous disons la même chose. Il appartient au gouvernement de comprendre que ce fait est à l'origine d'une grave crise dans le pays. Et il doit en tirer les conséquences » a déclaré Adjamagbo Johnson.
Deux nouvelles journées de manifestations publiques dans les rues de Lomé sont aussi annoncées pour la semaine prochaine pour « exiger le départ de Faure Gnassingbé du pouvoir ». il s’agira des mercredi 20 et Jeudi 21 Septembre.