Togo : L’opposition accuse Faure Gnassingbé de "déclarer la guerre" au peuple togolais
-Et réclame une "enquête internationale sur les crimes qui se produisent au Togo", en réponse aux récents propos président togolais qui a accusé l'opposition d'être responsables des violences des manifestations que connait le pays depuis fin aout

Togo
AA/ Lomé/ Alphonse Logo
L’opposition togolaise a qualifié mardi de "déclaration de guerre" les récents propos du chef de l'état togolais Faure Gnassingbé accusant l'opposition d'être responsables des violences liées aux manifestations que connait le pays depuis fin aout, a appris Anadolu auprès des concernés.
Le chef de l’état togolais Faure Gnassingbé, avait décliné vendredi dernier, toute responsabilité dans les violences qui ont émaillées les manifestations anti-régime de l’opposition (CAP2015-G5-PNP-CAR-Santé du Peuple) depuis fin aout et qui ont occasionné au moins 16 morts selon l’opposition.
En marge d'une visite faite aux forces armées togolaises du camp militaire de Témédja près d'Atakpamé dans la préfecture de l'Ogou (160 km au nord de Lomé), Gnassingbé avait déclaré : « ceux et celles qui organisent ces manifestations portent la lourde responsabilité des victimes que les participants ont faites et des dégâts qu’ils ont causés ».
Mais l'opposition a de son côté estimé que Faure Gnassingbé fait une diversion et « est le seul responsable de tous ces morts enregistrés ».
Dans une déclaration liminaire lue mardi par Fulbert Atisso, président du parti ‘Togo Autrement’, lors d'un point de presse à Lomé, l'opposition a indiqué que « Faure Gnassingbé est allé devant les militaires pour déclarer la guerre aux Togolais en des termes qui ne cachent plus ses intentions de semer les germes de la division et de la haine dans le but de dresser l’armée contre le peuple ».
L’opposition togolaise a également déclaré "craindre des représailles de l’armée contre des populations aux mains nues".
« Cela a commencé de la même manière dans les pays qui ont vécu les atrocités du génocide. C’était le même cas au Soudan il y a une décennie. Une situation quasi-similaire a conduit dernièrement aux événements de la Centrafrique. C’est de cette même manière que le même phénomène s’est présenté au Rwanda en 1994 pour conduire au génocide le plus inhumain et le plus macabre que l’Afrique ait connue » a indiqué Fulbert Atisso.
En élevant la voie au cours de cette conférence de presse, la coalition des 14 partis de l’opposition togolaise dit attirer l’attention de la communauté internationale sur un « drame qui se prépare au Togo ».
« La coalition sollicite l’appui du secrétaire général des nations unies, du conseil de paix de l’UA, de la commission de la CEDEAO et du groupe des 5 chancelleries occidentales présentes dans notre pays : les USA, les ambassades de l’UE, de la France et de l’Allemagne et la coordination du système des nations unies, aux fin de mettre en place une commission d’enquête internationale sur les crimes qui se produisent au Togo depuis plusieurs mois » conclu la déclaration liminaire.
Après 3 jours de manifestations la semaine dernière, pour réclamer le départ de Faure Gnassingbé du pouvoir, l’opposition togolaise appelle à de nouvelles manifestations de rue dans tout le pays la semaine prochaine de jeudi à samedi.