Togo/Crise politique : La société civile propose des institutions de transition
-Afin de rétablir la confiance de la population vis à vis de ses dirigeants

Tunis
AA/Desk
Plusieurs organisations de la société civile togolaise, syndicats et organisation de la diaspora se sont retrouvées ce week-end à Lomé pour réfléchir à une sortie de la crise que vit le pays depuis le 19 août dernier, ont rapporté des médias locaux et étrangers.
Une rencontre tenue alors que l'opposition a appelé à observer lundi une journée "Togo mort" lundi pour contester la tenue de toute élection avant la mise en place des réformes dans le cadre d'une transition démocratique, alors que le président de la Cour constitutionnelle appelle à la tenue des législatives avant la fin de l’année 2018.
"Ce sont des organisations syndicales, des confessions religieuses, des bonnes volontés individuelles et des organisations de la diaspora togolaise qui se sont donné rendez-vous à ce forum de Lomé", a rapporté Radio France Internationale (RFI)
Les Togolais présents à ce forum ont réfléchi et identifié les causes de cette crise, indique encore le média français, précisant que la journée de réflexion a été assortie d'un mémorandum qui fera l'objet de plaidoyer auprès des facilitateurs de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest.
Evoquant "l'état de méfiance de la population vis-à-vis de ses dirigeants", les participants au forum de Lomé ont estimé que cette confiance "ne peut être réparée que s'il y a des institutions de transition qui viennent remettre de l'ordre dans les institutions de la République et surtout maintenant organiser des élections transparentes".
"Nous avons identifié le problème de mauvaise gouvernance, nous avons aussi mis l'accent sur le fait que les réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales ont même fait l'objet de plusieurs accords qui ont été signés auparavant. Toutes ces réformes n'ayant pas été mises en exécution font que le Togo se retrouve dans une situation vraiment difficile.", a souligné le professeur David Dosseh, président du front citoyen Togo debout, cité par RFI.
Depuis le début du processus de démocratisation entre 1990 et 2018, 26 dialogues ont été initiés entre les acteurs politiques, rappelle encore le média français, notant que le 27e est en cours, piloté par deux facilitateurs désignés par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest : les présidents Nana Akufo-Addo du Ghana et Alpha Condé de la Guinée.
Le Togo traverse depuis le 19 août dernier une crise politique, marquée essentiellement par des manifestations de rue, réclamant le départ du président en exercice.
Un processus de dialogue a été initié par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) depuis le 19 février 2018, sous l’égide du président ghanéen, Nana Akufo Addo, facilitateur. Mais ce dialogue a été suspendu à deux reprises le 23 février et le 23 mars, faute de compromis.
L’opposition veut, en effet, rétablir la constitution de 1992, qui limite le nombre de mandats présidentiels à deux uniquement, alors que le clan au pouvoir refuse catégoriquement.