Afrique

Togo : Akila Esso Boko de retour au pays après 14 ans d’exil

Son retour a été négocié avec les autorités togolaises

Lassaad Ben Ahmed  | 25.03.2019 - Mıse À Jour : 27.03.2019
Togo : Akila Esso Boko de retour au pays après 14 ans d’exil

Togo

AA / Lomé / Alphonse Logo

L’ancien ministre togolais de l’Intérieur François Akila Esso Boko, exilé en France depuis 14 ans, rentre au pays jeudi 28 mars par vol régulier et sécurisé, a appris Anadolu lundi.

Ce retour, annoncé depuis quelques mois, a été confirmé dimanche par un communiqué porté par un mouvement citoyen à caractère associatif dénommé « Engagement pour un Togo apaisé ».

Le retour a été confirmé un peu plus tard par l’ancien chef d’escadron de l’Armée togolaise lui-même dans une déclaration radio, indiquant « un retour bien réfléchi et conforme » aux ambitions qu’il nourrit pour son pays.

Il n’a toutefois pas confirmé, pour l’instant, sa candidature à la présidentielle de 2020.

« L’ancien ministre de l’Intérieur est un acteur engagé pour le changement démocratique au Togo », affirme le communiqué du mouvement citoyen « Engagement pour un Togo apaisé ».

- 2005 année mouvementée

François Akila Esso Boko, avocat, était chef d’escadron de l’armée togolaise et ministre de l’Intérieur en 2005 au décès le 05 février, du Gal Gnassingbé Eyadéma, suivi du coup d’Etat militaire qui a porté Faure Gnassingbé, Président actuel, au pouvoir le même jour, avant sa démission un mois plus tard sous la pression de l'opposition togolaise et la communauté internationale.

C’est donc lui qui était chargé de l’organisation et de la supervision, avec la commission électorale, de la présidentielle d’Avril 2005 dénommée « présidentielle du retour à l’ordre constitutionnel ».

Mais, compte tenu des conditions dans lesquelles s’organisait le scrutin, sous forte contestation de l’opposition togolaise et des violences sociopolitiques, l’homme a jeté l'éponge quelques jours avant la date du scrutin craignant « un bain de sang » au lendemain des élections.

Boko avait alors appelé la communauté internationale à intervenir auprès de Abass Bonfo, le président de transition d’alors, et du gouvernement « pour un report des élections ».

Il s’était réfugié après ces déclarations à la presse dans les locaux de l’ambassade d’Allemagne au Togo avant d’être exfiltré vers la France où il est réfugié depuis 14 ans.

Il n’a pas été écouté et les élections ayant conduit Faure Gnassingbé au pouvoir, ont fait selon une commission d'enquête des Nations Unies « 500 morts et des milliers de blessés et de déplacés », près de 1000 morts selon la Ligue togolaise des droits de l’homme.

- Un retour risqué ?

Le communiqué du mouvement citoyen à caractère associatif « Engagement pour un Togo apaisé » qui annonce ce retour, indique que c’est de commun accord avec les autorités togolaises que boko doit regagner le pays.

« Les autorités togolaises sont informées de ce retour et Faure Gnassingbé a même donné son accord» affirme le communiqué.

Les passeports et nationalités de Boko seraient en cours d'établissement pour faciliter ce retour.

Le mouvement appelle les citoyens, les partis politiques, les organisations religieuses et toutes les personnes de bonne volonté à « faire de ce retour une étape importante dans le processus de résolution de la crise politique et pour la réconciliation et la cohésion nationale ».

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