Terrorisme en Afrique de l’Ouest : Les «expats» premières cibles des attaques

Tunisia
AA/Desk/Esma Ben Said
Redoutée depuis des mois, une attaque terroriste de grande ampleur a, une fois encore, frappé le Burkina Faso.
L’attaque menée dimanche soir par des terroristes dans le centre-ville de Ouagadougou, particulièrement fréquenté par des étrangers, a fait 18 morts -dont neuf étrangers- une vingtaine de blessés et 2 assaillants «neutralisés», d’après un bilan officiel.
L’attaque non revendiquée jusqu’à mercredi fait l’objet d’une enquête pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste».
Depuis deux années, les terroristes multiplient les attaques sanglantes contre les étrangers séjournant sur le continent africain, et particulièrement en Afrique de l’ouest.
Burkina Faso
Outre le dernier évènement tragique, le Burkina Faso avait déjà été visé, le 15 janvier 2016 par un attentat terroriste.
Des hommes armés avaient attaqué, en début de soirée un hôtel et deux restaurants dans un même quartier à Ouagadoudou, tous fréquentés par une clientèle essentiellement étrangère.
Ils ont ensuite procédé à une prise d’otage à l’hôtel Splendid un des endroits ciblés, faisant 30 morts, dont 22 étrangers, et 71 blessés, avant que les forces spéciales burkinabé appuyées par des forces françaises et américaines ne lancent l’assaut, libérant, quelques heures plus tard, tous les otages au nombre de 156, selon les autorités.
L'attaque a été revendiquée peu de temps après par Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), un groupe terroriste évoluant dans le Sahel, pour le compte d'Al-Mourabitoune qui lui est rattaché.
Côte d'Ivoire
Le 13 mars 2016, une fusillade sur une des plages de la station balnéaire ivoirienne très populaire de Grand Bassam fait 22 morts, dont trois assaillants. Parmi les victimes figurent 11 Ivoiriens, quatre Français, une Allemande, une Macédonienne, une Nigériane et un Libanais. Cette attaque, première du genre en Côte d’Ivoire, avait également été revendiquée par Aqmi.
Mali
Le 18 juin 2017, des hommes armés s’en prennent à un lieu de villégiature fréquenté par les expatriés situé en périphérie de Bamako.
Cinq personnes (dont un Portugais et un Chinois), ont péri dans cette attaque terroriste.
Une quarantaine de civils ont réchappé l’attaque revendiquée peu après par la principale alliance jihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda.
- Le 7 août 2015, un commando d’hommes armés attaquent un hôtel situé à Tombouctou (nord-est) qui abritait des expatriés travaillant pour la mission multidimensionnelle intégrée de l’ONU (Minusma). L’attaque fait 13 morts, selon un bilan officiel (deux Ukrainiens, un Népalais et un Sud-Africain).
L’attentat est, revendiquée, une fois encore par Al-Mourabitoune.
- Le 7 mars 2015, un commando armé a fait irruption dans le restaurant «La Terrasse» du quartier Hippodrome de Bamako, très fréquenté par les étrangers.
L’attaque à la grenade et à l’arme automatique a fait cinq morts (trois Maliens, un Français et un Belge) et huit blessés, dont deux Suisses.
L’attaque, avait également été revendiquée par Al-Mourabitoune.
Le 20 novembre 2015, un attentat particulièrement violent frappe l'hôtel Radisson Blu de Bamako faisant 20 morts, dont 14 étrangers, en plus des deux assaillants.
L'attaque est revendiquée par Aqmi, en coordination avec Al-Mourabitoune, qui scelle son ralliement à Aqmi.
Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), Al-Mourabitoune revendiquent généralement les différentes attaques "en réponse" à l’opération antiterroriste au Sahel menée par la France et ses alliés.
La France est militairement présente dans la zone sahélo-saharienne (minée par des conflits et des fauteurs de troubles de tout acabit) grâce à la force "Barkhane" qui compte quelque 4 mille hommes engagés contre le terrorisme.
Le 2 juillet dernier à Bamako (Mali), les dirigeants des pays du G5 Sahel (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso, Mauritanie), avaient acté, sous l'égide du président français Emmanuel Macron, la constitution d'une force anti-terroriste, qui doit être commandée par le général malien Didier Dacko et commencer ses opérations d'ici la fin du mois d'août.
Cette force qui devrait démarrer avec environ 5 mille éléments fournis par les cinq pays, nécessite toutefois une enveloppe de 423 millions d'euros, loin d'être atteinte.