Tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie : Paris appelle à maintenir le dialogue
– Le Quai d’Orsay rappelle l’importance de préserver la relation bilatérale malgré les récentes expulsions réciproques de diplomates

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le porte-parole du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Christophe Lemoine, s’est exprimé le 15 mai sur la crise diplomatique en cours entre la France et l’Algérie, née de l’expulsion réciproque de diplomates par les deux pays.
Interrogé sur une éventuelle liste de diplomates français privés de visa en Algérie, Lemoine n’a pas précisé de chiffres mais a déclaré : « Cette décision est en violation complète avec l’accord que nous avons signé avec l’Algérie en 2013. »
Cette crise intervient après la demande de l’Algérie, le 11 mai, du « rapatriement immédiat » de quinze agents français affectés à l’ambassade de France à Alger. En réponse, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait annoncé le renvoi de diplomates algériens, qualifiant la décision algérienne d’« injustifiée et injustifiable ».
Malgré cet épisode tendu, le porte-parole du Quai d’Orsay a rappelé les engagements pris par les deux chefs d’État : « Je vous rappelle que si on revient quelques semaines en arrière, il y avait eu un dialogue entre le président de la République et le président Tebboune où il avait été décidé que nous devions reprendre la voie du dialogue sur l’ensemble des coopérations que nous avons entre la France et l’Algérie. »
Lemoine a souligné la volonté constante de la France de maintenir un dialogue : « Nous sommes toujours animés par l’idée que c’est dans l’intérêt de la France et de l’Algérie que d’avoir une relation qui soit fondée sur le dialogue. »
Il a ajouté : « C’est le souhait de la France, mais qui a toujours été assez constant, c’est de pouvoir justement avoir un dialogue avec l’Algérie sur les différents points qui composent notre relation bilatérale, y compris sur les points qui peuvent sembler problématiques ou difficiles. »
Cette crise actuelle s’inscrit dans une relation historiquement complexe. Les relations bilatérales avaient connu une brève accalmie après l’appel téléphonique de l’Aïd el-Fitr entre Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, puis la visite à Alger du ministre français des Affaires étrangères en avril. Mais l’arrestation début avril à Paris d’un cadre consulaire algérien dans le cadre de l’enquête sur la tentative présumée d’enlèvement de l’opposant Amir DZ avait ravivé les tensions. La France et l’Algérie ont, depuis, procédé à des expulsions réciproques de diplomates.