Tchad / Présidentielle : préoccupations de l'implication de religieux dans la processus électoral (ONG)
- Les leaders religieux sont appelés à "la retenue".

Chad
AA / Peter Kum
L'Action Humanitaire Africaine (AHA) a souligné dans un communiqué, mardi, qu’elle était « très préoccupée par la présence accrue et active des hommes de Dieu sur la scène politique ces derniers temps » au Tchad « en période électorale ».
Cet organisme humanitaire, apolitique, non confessionnel et à but non lucratif, a déploré « la présence dans les meeting politiques des leaders religieux ».
L’ONG, créée en République du Tchad en 2009, a appuyé son communiqué avec des images d'imams présents, samedi, au Stade Idriss Mahamat Ouya, alors que le président Deby lançait, en meeting, sa campagne électorale.
L’organisation a souligné qu’elle n’a pas manqué de décrier l’immixtion des autorités traditionnelles, coutumières, des forces de défense et de sécurité dans les affaires politiques et a toujours appelé au respect des dispositions de la constitution et du code électoral tchadien.
Pour conclure, l’AHA a appelé « les leaders religieux à la retenue », demandé aux responsables politiques d’éviter d’instrumentaliser la sphère religieuse et invité les différents chefs religieux à « jouer pleinement un rôle de médiateur pour favoriser le dialogue politique inclusif entre les acteurs comme ailleurs en Afrique ».
L’AHA, accréditée par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour l’Observation des élections d’avril 2021, avait par ailleurs annoncé, il y a deux semaines, qu’elle se retirait du processus électoral au Tchad, « biaisé déjà en amont avec plusieurs irrégularités relevées ».
Tout en exprimant sa préoccupation par rapport à l’évolution récente de la situation politique du Tchad, AHA avait estimé que « la période pré-électorale est ensanglantée » et « illustrée par l’exclusion et le retrait de certaines figures importantes de la vie politique tchadienne, menacée par d’irréversibles manifestations annoncées », dans les prochains jours.
Au Tchad, la campagne électorale pour la présidentielle a débuté le 11 mars.
Sur les dix candidatures validées par la Cour suprême, quatre personnalités de l’opposition ont annoncé la suspension de leur participation au scrutin présidentiel du 11 avril prochain sur fond de climat socio-politique tendu au Tchad.
Il s’agit de Brice Mbaïmon, candidat de la coalition "Action républicaine pour le changement démocratique", de Saleh Kebzabo, leader de la formation politique "Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR)", arrivé 2e lors de la dernière présidentielle, de l’opposant Ngarlejy Yorongar et de Théophile Bongoro, candidat de la coalition "Alliance Victoire" qui regroupe 13 partis d’opposition.
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