Tchad : les travailleurs rejettent les propositions du gouvernement
- Les syndicats comptent poursuivre la grève dans tout le secteur public jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.

Chad
AA/N'Djamena/Mahamat Ramadane
Les travailleurs de la fonction publique au Tchad ont rejeté les propositions faites mardi par le gouvernement pour une sortie de la crise sociale, a appris Anadolu, mercredi, d'un responsable syndical.
Une compensation de l’abattement en nature aux fonctionnaires, la mise en place d’une commission composée des syndicats et du ministère des Finances pour faire le toilettage des fichiers de la solde, sont parmi les propositions faites par le gouvernement tchadien aux organisations syndicales avec qui il s'est réuni le jour même "pour échanger sur les avancées de la mise en œuvre de l’accord du 14 mars 2018".
Le Gouvernement a également, proposé la signature des actes d’avancement et les reclassements, dont les effets financiers commenceront à partir de 2019.
Ces propositions ont été rejetées en bloc par l'Union des Syndicats du Tchad (UST), a indiqué à Anadolu Barka Michel, le président de cette Union, précisant que cette décision a été prise lors de l’Assemblée Générale consultative des travailleurs grévistes convoquée par les leaders syndicaux, mercredi à la bourse du travail de N’Djamena.
Les travailleurs exigent l'application intégrale de l’accord signé entre les syndicats et le gouvernement en mars 2018 , a ajouté Barka, déclarant que cette requête a été transmise au gouvernement , mercredi en début d'après-midi.
“C’est une diversion de la part du gouvernement. Nous voulons seulement que nos salaires soient versés intégralement en ce mois de mai comme le stipule l’accord du 14 mai 2018. ”, a déclaré Samuel Guebana, secrétaire général du Syndicat des enseignants à la presse.
L'accord signé en mars entre le gouvernement et les centrales syndicales prévoit le rétablissement, à partir de mai, des salaires des travailleurs réduits dans le cadre des mesures d’austérité du gouvernement pour sortir le pays de la crise économique.
Un engagement que le gouvernement n’a finalement pas tenu, les salaires du mois de mai ont été amputés. Une situation qui a suscité le mécontentement des syndicats qui ont déclenché, lundi, une grève générale et illimitée dans tous les secteurs de la fonction publique.
Joint par Anadolu, Brahim Ben Seid, Secrétaire Général de la confédération des travailleurs du Tchad a indiqué que les syndicats comptent poursuivre la grève dans tout le secteur public jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.
Un bras de fer qui inquiète les organisations de la société civile qui estiment que la grève générale des syndicats aura un impact socio-économique très néfaste.
«Personne ne sortira gagnant de ce bras de fer entre les syndicats et le gouvernement, si ce n’est qu’accentuer la souffrance des Tchadiens. Nous demandons aux deux parties de reprendre le dialogue pour l’intérêt général du pays.» a indiqué à Anadolu, Daouda Elhadj, Secrétaire Général de l’Association de défense des droits des consommateurs.
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