AA / Pascal Mulegwa

Les syndicats des fonctionnaires tchadiens ont appelé samedi à une grève "illimitée" dans les entreprises et services publics à partir de lundi sut toute l’étendue du pays pour exiger le paiement d'arriérés de primes et indemnités.

"La grève de tous les agents et fonctionnaires de l’Etat reprend de plus belle et de manière illimitée lundi 28 Mai", a déclaré samedi le porte-parole de l'Union des Syndicats du Tchad (UST) Michel Barka, lisant les conclusions d'une assemblée générale tenue vendredi dans la capitale N'Djamena.

Il a précisé qu'un service minimum sera assuré dans les hôpitaux, affirmant que les syndicats sont "excédés" et déterminés à aller "jusqu'au bout" dans leur démarche.

La grève va évoluer "en fonction de la position du gouvernement", qui avait coupé depuis janvier 50 % des primes et indemnités des fonctionnaires.

Mi-mars, le gouvernement tchadien et les syndicats étaient parvenus à un accord pour mettre fin à la paralysie total du secteur public en grève depuis fin janvier suite à des mesures d’austérité prises par N’Djamena qui fait face à une crise économique due à la chute des cours du pétrole sur le marché mondial.

Cet accord conclu après plusieurs manifestations proposait de mettre fin aux coupes des primes et indemnités fin mai.

En moyenne, un fonctionnaire a perdu environ un tiers de ses revenus depuis 2016, selon Michel Barka. Le gouvernement espérait gagner du temps jusqu’à la fin 2018. Lors de la promulgation de la nouvelle constitution marquant le début de la quatrième république début mai, le président Idriss Deby au pouvoir depuis 28 ans avait affirmé refonder sa nation qui se veut "plus ambitieuse et plus forte".