AA / Peter Kum

Plusieurs jeunes manifestants de la capitale tchadienne, N’Djamena, ont pris d’assaut les voies publiques dans la nuit de lundi à mardi, répondant ainsi à l’appel de l’opposition et des organisations de la société civile qui ont annoncé des manifestations pacifiques pour protester contre la prise du pouvoir par des militaires.

« Notre peuple est debout pour le changement. Félicitations aux jeunes du 9e arrondissement », s’est félicité dans un tweet, mardi, le parti de l’opposant Saleh Kebzabo, l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR).

« Non au Conseil militaire de transition », « Non à la France », « Non à l'ingérence de la France et de son CMT », peut-on lire sur les banderoles et pancartes levées lors des manifestations mardi matin.

Des pneus ont été brûlés sur de nombreux axes dans la ville de N’Djamena.

La réaction de la police ne s'est pas fait attendre. L'unité anti-émeute s'est tout de suite déployée dans toute la capitale tchadienne et a arrosé toutes les rues où des manifestants sont regroupés de gaz lacrymogènes.

Un peu débordée, la police a usé des tirs de sommation pour disperser les groupes résistants.

Le Mouvement citoyen Le Temps a annoncé dans un tweet, l’arrestation de plusieurs de ses jeunes au quartier Boudalbagar à N’Djamena.

Lundi, le ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration, Souleyman Abakar Adam, a souligné dans un arrêté que les marches et manifestations sont interdites, quelles que soient leurs dénominations, n’ayant pas eu un accord préalable et susceptible d’occasionner de « troubles à l’ordre public ».

Cet arrêté intervient à la veille d’une série de marches programmées à partir de mardi 27 avril pour protester contre la prise du pouvoir par le Conseil militaire de transition (CMT) à la suite du décès du président Idriss Déby Itno, le 20 avril courant.