Tchad : 59 manifestants arrêtés par la police, libérés par la justice
- Le tribunal a annulé la procédure, estimant qu’elle est viciée et que ces jeunes sont libres de toute poursuite.
Chad
AA / N’djamena / Mahamat Ramadane
Cinquante-neuf jeunes, en majorité des élèves et des étudiants de la capitale, arrêtés par la police tchadienne, dans les manifestations organisées lundi par la société civile, ont été reconnus non coupables, mardi, par le tribunal de grande instance de N’djamena, a appris le correspondant d’Anadolu de sources judiciaires.
Ces jeunes ont été accusés initialement par le procureur de la république d’attroupement non-armé, coups et blessures volontaires sur les forces de l’ordre et destructions de biens de l’Etat.
Alors que, le procureur de la République requiert contre eux, huit mois de prison ferme et 25 000 francs CFA (environ 50 dollars) d’amende chacun, le tribunal a annulé la procédure, estimant qu’elle est viciée et que ces jeunes sont libres de toute poursuite.
Pendant l’instruction du dossier, les manifestants ont tous nié les faits que le ministère public leur a reproché d’avoir commis. Le groupe des avocats constitués en collectif pour la défense des prévenus se réjouissent que le tribunal a déclaré nulle, la procédure, parce qu’il y a eu violation flagrante de la loi.
«Le juge a compris qu’au moment de l’arrestation de ces jeunes, pendant leur audition et les enquêtes préliminaires, la police judiciaire n’a nullement signifié à ces derniers leurs droits, celui d’avoir droit à l’assistance d’un avocat pour sa défense, comme l’exige la loi. Par conséquent, il a déclaré la procédure nulle», a déclaré à la presse, Me Don Mathias, l’un des avocats du collectif.
Par ailleurs, le collectif des avocats a également insisté sur le fait que le procès-verbal des présumés n’a pas été signé par l’officier de police judiciaire (OPJ) et qu’il manque des certificats médicaux attestant qu’il y a eu coups et blessures volontaires sur des policiers.
Le Tchad est secoué depuis plus d'une semaine par une vague de contestation contre les mesures d'austérité prises par le gouvernement. Cette contestation a d'abord commencé par une grève des transporteurs pour protester contre la hausse des prix du carburant et a été amplifiée suite à l'amputation des salaires des fonctionnaires publics. Les services publics sont paralysés, depuis.
