AA/ Peter Kum

Les Nations Unies ont souligné, mardi, que l’insécurité alimentaire a atteint des sommets au Tchad, avec un état alarmant dans 15 des 23 provinces que compte le pays.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a prévenu que « 5,1 millions de personnes seront en situation d'insécurité alimentaire pendant la période de soudure, dont plus de 1,7 million en insécurité alimentaire sévère », une nouvelle augmentation pour la première fois en quatre ans.

Selon l'OCHA, plus de 2,6 millions de personnes sont en phase « sous pression » et ce nombre est projeté d’atteindre 3,3 millions en juin-août 2021.

L’ONU a estimé que 3,8 millions de personnes ont besoin d´une aide nutritionnelle en 2021, dont 1,9 millions d’enfants de moins de 5 ans affectés par la malnutrition aigüe avec 401 000 cas sévères.
Au Tchad, la situation nutritionnelle demeure préoccupante dans l’ensemble du pays, avec un état alarmant dans 15 des 23 provinces du pays.

En dehors des multiples conflits en cours, les chocs climatiques, notamment les inondations de 2020, avec les restrictions de déplacement liées à la pandémie ont déclenché cette insécurité alimentaire, selon la même source.

Une montée de l’insécurité a entraîné un pourrissement de la situation humanitaire en poussant de nombreuses personnes à se déplacer.

Selon les Nations Unies, dans le bassin du lac Tchad, le nombre de personnes ayant quitté leurs logements n’a cessé d’augmenter depuis 2018, et a déjà doublé en 2020.

Fin avril, lors d’une conférence en ligne sur la situation humanitaire au Sahel, Chris Nikoi, directeur régional du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies en Afrique de l'Ouest, avait souligné que «la faim a augmenté de près d'un tiers en Afrique de l'Ouest, atteignant son niveau le plus élevé depuis près de 10 ans. Les zones les plus préoccupantes sont le Sahel central et le bassin du lac Tchad, où l'escalade des conflits alimente la faim».