AA / Istanbul

Le chef d’état-major de Tanzanie, Jacob John Mkunda, a annoncé que l’armée travaillerait aux côtés des forces de sécurité pour ramener le calme, alors que les manifestations contestant les résultats des élections se poursuivent.

Selon les médias locaux, les protestations, entamées il y a trois jours dans la capitale économique Dar es Salaam, se poursuivent malgré la présence des forces de l’ordre.

L’armée interviendra conjointement avec les unités de sécurité, a indiqué Mkunda, tout en condamnant les manifestations et en accusant les protestataires d’actes illégaux.

S’exprimant à la télévision d’État, il a prévenu que les forces de défense engageraient des « poursuites légales » contre quiconque troublerait l’ordre public.

Dans la capitale Dar es Salaam, des centaines de manifestants ont exigé la suspension de la publication des résultats par la Commission électorale, estimant que le scrutin manquait de transparence.

En effet, des affrontements ont éclaté entre la police et les manifestants. Dans le pays, où l’accès à Internet a été restreint, plusieurs véhicules, une station-service et des postes de police ont été incendiés.

Alors que le gouvernement n’a pas communiqué de bilan officiel, Amnesty International a rapporté que deux personnes avaient perdu la vie lors des manifestations du 29 octobre.

Les protestations se sont étendues à d’autres villes, poussant les autorités à reporter la réouverture des universités et collèges, initialement prévue pour le 3 novembre.

- L’opposition dénonce des fraudes électorales

La télévision publique tanzanienne a publié les premiers résultats, confirmant la victoire du parti au pouvoir, le Chama Cha Mapinduzi (CCM), en place depuis 1961.

Selon ces résultats, le CCM conserve également la présidence dans la région semi-autonome de Zanzibar. La Commission électorale de Zanzibar a annoncé que le président sortant, Hussein Mwinyi, avait obtenu 78,8 % des suffrages.

L’opposition a dénoncé de « graves irrégularités » dans le processus électoral et a indiqué qu’elle annoncerait prochainement les mesures qu’elle compte prendre en réponse.

- Hassan participe pour la première fois à un scrutin direct

Indépendante du Royaume-Uni depuis 1961, la Tanzanie est dirigée depuis 64 ans par le CCM.

Samia Suluhu Hassan, première femme vice-présidente du pays entre 2015 et 2021, a succédé à John Magufuli après le décès de ce dernier d’un problème cardiaque. Elle est devenue ainsi la première femme présidente de la Tanzanie.

* Traduit du turc par Adama Bamba