AA / Dakar / Alioune Ndiaye

Un symposium virtuel pour célébrer la journée internationale de la fraternité humaine s’est tenu jeudi dans l’après-midi à Dakar.

L’initiative commémore l’anniversaire de la signature du document pour la fraternité humaine, le 4 février 2020, par le Pape et le Grand Imam d’Al Azhar. En sa séance du 20 décembre 2020, l’assemblée générale des Nations Unies avait décidé de faire de cette date la journée internationale de la fraternité humaine.

Plusieurs personnalités dont le secrétaire général des Nations Unies, les deux guides religieux signataires du document de la fraternité ont pris part au symposium.

« Il est fantastique de voir l’énorme leadership de sa sainteté le Pape et de son Eminence le grand imam d' Al Azhar poussant l’humanité à se rassembler dans l’unité, dans le dialogue pour promouvoir la paix et la fraternité », a soutenu Antonio Guterres lors de son allocution.

Le Secrétaire général de l'ONU a déploré le racisme, l'extrémisme, les discriminations, particulièrement celles d’ordre religieux, tout en prêchant l’unité.

« Promouvoir l’unité est nécessaire pour relever tous les défis pour vaincre la haine et pour s’assurer de la victoire de la solidarité humaine », a assuré Antonio Guterres.

« Nous n’atteindrons que la paix avec un cœur fraternel », a pour sa part indiqué le Pape François dans une brève allocution.

« Guterres est probablement le plus ferme pilier dans le travail vers ce que nous espérons : la paix qui englobera le monde entier », a pour sa part expliqué l’Imam d'Al Azhar, Ahmad el-Tayeb.

Les Nations Unies vont déployer leur appui pour amplifier le leadership et la voix des deux dignitaires religieux dans le combat pour la fraternité humaine, a promis Antonio Guterres

Adama Dieng, porteur de l’initiative du symposium, a mis en avant l’urgence de la vulgarisation du document signé par les deux personnalités religieuses.

« Nous vivons en ces périodes troubles des replis identitaires qui rendent urgent de se mobiliser autour du document de la fraternité humaine. Ce document nous devons le disséminer le plus largement possible », a indiqué Dieng, ancien secrétaire général adjoint des Nations Unies.

Il a cité la montée de l’islamophobie, de l’antisémitisme, des actes contre les minorités chrétiennes ainsi que le saccage de lieux de culte au nombre des actions qui rendent impérieux la vulgarisation du document pour promouvoir le vivre ensemble.

« Les mots tuent tant que les balles. Il faut contrer le discours de la haine qui se propage à une vitesse inquiétante », a relevé Dieng, par ailleurs ancien greffier du tribunal pénal international pour le Rwanda.

Axé sur le thème « Perspectives africaines de la fraternité humaine au Sénégal », le symposium a permis de mettre en exergue l’exemple du Sénégal pays qui se distingue par la parfaite coexistence entre musulmans et chrétiens.

« Le Sénégal est une exception. Un président de la minorité catholique a dirigé le pays pendant 20 ans avec le soutien des chefs religieux musulmans », a relevé dans son intervention la ministre conseillère du président de la République sénégalaise Penda Mbow pour édifier sur la teneur de la forte cohésion entre religions qui caractérise le pays à plus de 90% de musulmans.

Le Timbuktu institute et la fondation Konrad Adenauer ont été les organisateurs du symposium qu’ils comptent célébrer chaque année.