AA / Khartoum, Soudan - Istanbul / Adel Abdelrheem et Rania Abu Shamala

Au moins trois enfants meurent chaque jour à El-Fasher, capitale du Darfour-Nord, en raison de la malnutrition et des maladies, a alerté vendredi le Réseau des médecins soudanais dans un communiqué.

La situation humanitaire « se détériore gravement depuis plus d’un mois », avec une hausse des décès d’enfants liée « à une pénurie aiguë de nourriture et à la progression de la malnutrition », faute d’ouverture d’un corridor humanitaire, a-t-il précisé dans un message publié sur la plateforme X, basée aux Etats-Unis.

« Chaque jour qui passe, nous perdons au moins trois enfants du fait de la malnutrition, des maladies et du manque criant de ressources médicales et humanitaires », a ajouté le réseau, disant suivre « avec une profonde inquiétude » la situation sur le terrain.

Jeudi, quatre agences de l’ONU — l’OIM, l’UNICEF, le PAM et le HCR — ont affirmé dans un communiqué commun que 260 000 civils, dont 130 000 enfants, sont piégés à El-Fasher, coupés de l’accès à la nourriture, à l’eau et aux soins.

Au moins 239 enfants sont morts de faim en raison du siège imposé par les Forces de soutien rapide (FSR), a rapporté mercredi le comité local El-Fasher Resistance Coordination, sans préciser la période.

Les FSR assiègent la ville depuis le 10 mai 2024, pendant que l’armée soudanaise tente de briser l’encerclement. El-Fasher sert de centre d’opérations humanitaires pour les cinq États du Darfour.

La guerre entre l’armée soudanaise et les FSR, déclenchée en avril 2023, a fait plus de 20 000 morts et 14 millions de déplacés, selon l’ONU. Des travaux d’universités américaines estiment toutefois le bilan réel autour de 130 000 morts.

* traduit de l'anglais par Ayse Betul Akcesme