AA / Istanbul / Rania Abu Shamala

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Six civils soudanais, dont un enfant, ont été tués et douze autres blessés jeudi lors d’un bombardement mené par un groupe rebelle allié aux Forces de soutien rapide (FSR) contre des zones résidentielles de l’État du Kordofan-Sud, ont indiqué des sources médicales locales.

Dans un communiqué, le Réseau des médecins du Soudan a condamné l’attaque perpétrée à Dilling par la faction du Mouvement populaire de libération du Soudan, branche Al-Hilu, la qualifiant de « nouveau crime venant s’ajouter au long registre des violations atroces commises contre les civils ».

« Ce bombardement délibéré constitue un crime de guerre à part entière et un ciblage direct de civils innocents ainsi que de centres médicaux fournissant des services essentiels », a déclaré l’organisation.

Le réseau a tenu les FSR et leur faction alliée « entièrement responsables de ce crime odieux et des pertes humaines et matérielles qu’il a entraînées », appelant les organisations humanitaires et de défense des droits humains à « documenter immédiatement les violations des FSR » et à fournir une aide médicale et humanitaire urgente aux blessés et aux habitants touchés.

Selon le communiqué, les civils de Dilling continuent de vivre dans des « conditions humanitaires catastrophiques », la ville étant assiégée par les FSR depuis plus de deux ans.
Par ailleurs, le Réseau des médecins du Soudan a signalé une augmentation des arrivées de civils déplacés en provenance d’El-Fasher, capitale du Darfour-Nord, vers l’État du Nord, en raison de la détérioration des conditions humanitaires.
« Des milliers de personnes sont arrivées ces derniers jours dans les localités d’Al-Dabba, de Dongola et dans d’autres zones », précise le texte, ajoutant que le nombre de déplacés « dépasse désormais les capacités d’accueil des communautés locales ».
L’organisation a averti que ces déplacés vivent dans des conditions extrêmement précaires, marquées par de graves pénuries d’eau potable, de nourriture et de produits médicaux.

Elle a exhorté les Nations unies et les organisations humanitaires à « agir sans délai » pour acheminer une aide vitale, coordonner les opérations de secours et garantir que les familles déplacées reçoivent le soutien nécessaire « pour préserver leur dignité et sauver des vies ».

Les FSR ont pris le contrôle d’El-Fasher, une ville stratégique de la région du Darfour, le 26 octobre, et y ont commis des massacres contre des civils, selon plusieurs organisations locales et internationales. Cette prise de contrôle suscite des craintes de partition géographique du pays.
Depuis le 15 avril 2023, l’armée soudanaise et les FSR s’affrontent dans un conflit que les tentatives de médiation régionales et internationales n’ont pas permis d’endiguer. La guerre a déjà fait plusieurs milliers de morts et déplacé des millions de personnes.

* Traduit de l'anglais par Adama Bamba