AA / Istanbul / Mohammad Sio

Au moins neuf civils soudanais ont été tués et 17 autres blessés lors d’une attaque de drones et d’artillerie menée par les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) dans l’État du Kordofan du Sud, a indiqué dimanche une organisation médicale.

Dans un communiqué publié sur le réseau social américain X, le Réseau des médecins soudanais a déclaré que les FSR ont procédé à des « bombardements délibérés » ayant visé l’hôpital militaire de Dilling ainsi que plusieurs zones civiles situées au sud de la ville, notamment les quartiers de Karol et d’Al-Samasim.

L’organisation a qualifié cette attaque de « violation flagrante du droit international humanitaire », lequel interdit de cibler les établissements de santé et les civils.

Le réseau a également condamné ce qu’il a décrit comme des « attaques systématiques » contre les institutions médicales et le personnel de santé, tenant la direction des FSR pour pleinement responsable des morts, des blessés et de leurs « graves conséquences humanitaires et sanitaires ».

À ce stade, aucune réaction officielle n’a été enregistrée de la part des Forces de soutien rapide.

Par ailleurs, le groupe médical a appelé la communauté internationale ainsi que les organisations de défense des droits humains et les acteurs humanitaires à agir de toute urgence afin de protéger les civils et les infrastructures médicales, garantir un accès sans entrave à l’aide humanitaire et lever le siège imposé à l’État du Kordofan du Sud.

Il a également demandé un renforcement de la pression internationale sur les dirigeants des FSR accusés d’être responsables de cette attaque.

De son côté, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a indiqué dimanche que 455 personnes ont fui la ville de Dilling entre le 11 et le 13 décembre, en raison de la détérioration de la situation sécuritaire.

Cette nouvelle vague de déplacements au Kordofan du Sud intervient alors que les combats s’intensifient entre l’armée soudanaise et les FSR, ainsi que leur allié, le Mouvement populaire de libération du Soudan – Nord (SPLM-N).

Selon des estimations des Nations unies, plus de 41 000 personnes ont fui les violences croissantes dans les États du Kordofan du Nord et du Sud au cours du mois de novembre.

Les trois États du Kordofan, Nord, Ouest et Sud, sont le théâtre de violents affrontements depuis plusieurs semaines entre l’armée et les FSR, poussant des dizaines de milliers de civils à prendre la fuite.

Sur les 18 États que compte le Soudan, les FSR contrôlent l’ensemble des cinq États de la région du Darfour à l’ouest, à l’exception de certaines zones du nord du Darfour-Nord qui restent sous contrôle de l’armée. De son côté, l’armée contrôle la majorité des territoires des 13 autres États, situés au sud, au nord, à l’est et au centre du pays, y compris la capitale, Khartoum.

Le conflit entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide, qui a éclaté en avril 2023, a depuis fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de millions de personnes.