Soudan : manifestations dans la capitale et dans plusieurs villes appelant à un "régime entièrement civil"
- Les manifestants sont descendus dans les rues de Khartoum et des villes de Bahri, Omdourman et Madani, selon des témoins oculaires et le correspondant de l'Agence Anadolu

Sudan
AA / Khartoum
La capitale soudanaise, Khartoum, et plusieurs autres villes ont été les théâtres de manifestations, ce jeudi, appelant à un régime entièrement civil dans le pays.
Les manifestants sont descendus dans les rues de Khartoum et des villes de Bahri (au nord de la capitale), Omdourman (à l'ouest de la capitale) et Madani (au centre), selon des témoins oculaires et le correspondant de l'Agence Anadolu.
Les manifestants, qui portaient des drapeaux nationaux, ont scandé des slogans contre le régime militaire et exigé le retour d'un régime civil démocratique, ainsi que la concrétisation des objectifs de la révolution.
Les manifestants ont brandi des banderoles pourtant les slogans : "Un État entièrement civil", "La révolution est une révolution du peuple, l'autorité est l'autorité du peuple et la place de l'armée est dans les casernes", et "Le peuple est plus fort et la régression est impossible".
Pour la première fois depuis le 25 octobre dernier, les ponts sont restés ouverts à la circulation, à l'exception du pont Mak Nimr reliant Khartoum et la ville de Bahri, où une forte présence sécuritaire a été constatée par le correspondant de l'Agence Anadolu.
La Coordination des Comités de résistance de Khartoum (militant dans les quartiers), le rassemblement de professionnels (le leader du mouvement de contestation) et les Forces de la Déclaration de la liberté et du changement (anciennement la coalition au pouvoir) ont appelé, dans la journée du mercredi, à participer dans des manifestations à Khartoum, pour exiger un "État civil", selon des communiqués séparés.
Ces manifestations ont eu lieu à la lumière des efforts déployés par les Nations unies et l'Autorité intergouvernementale pour le développement de l'Afrique de l'Est (IGAD) pour faciliter le dialogue entre toutes les parties, afin de trouver une solution radicale à la crise au Soudan.
Depuis le 25 octobre dernier, le Soudan a été le théâtre de protestations contre les mesures exceptionnelles prises par al-Burhan, dont notamment, la déclaration de l'état d'urgence, la dissolution du Conseil de souveraineté et celui des ministres de transition, après l'arrestation de chefs de partis et de hauts responsables, ce que les mouvements politiques et civils ont considéré comme étant un "coup d'État militaire", une affirmation qui a été démentie par l'armée soudanaise.
Le 21 novembre, le chef de l'armée, Abdel Fattah al-Burhan et Abdullah Hamdok ont signé un accord politique, qui prévoyait le retour de ce dernier à ses fonctions, la formation d'un gouvernement de compétences (non-partisanes) et la libération des détenus politiques.
Cependant, le 2 janvier dernier, Hamdok a démissionné de son poste, à la suite des protestations rejetant son accord avec al-Burhan et exigeant un régime entièrement civil, ainsi que la mort de 63 personnes, tuées lors des manifestations depuis octobre dernier, selon le Comité des médecins du Soudan (non-gouvernemental).
*Traduit de l’arabe par Mounir Bennour
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