AA / Khartoum - Ankara / Adel Abdelrheem et Ikram Kouachi

L'armée soudanaise a déclaré, dimanche, avoir abattu des drones qui visaient la base aérienne d'Osman Digna et des infrastructures civiles dans la ville orientale de Port-Soudan.

« L'ennemi a pris pour cible, avec des drones, la base aérienne d'Osman Digna, un entrepôt de marchandises et certaines installations civiles à Port-Soudan », a déclaré le porte-parole de l'armée, Nabil Abdullah, dans un communiqué.

Il a ajouté que les défenses antiaériennes avaient réussi à abattre plusieurs d'entre eux.

Le porte-parole a indiqué que certains des drones avaient causé des dommages « limités », mais qu'aucun blessé n'avait été signalé.

Dans un communiqué, l'autorité de l'aviation civile a déclaré avoir émis un Message aux Navigants Aériens (Notice to Airmen ou NOTAM) suspendant tous les vols à l'arrivée et au départ de l'aéroport de Port-Soudan jusqu'à 17 heures, heure locale (15 heures GMT).

Les NOTAM constituent un élément essentiel de la sécurité aérienne, car ils fournissent des informations cruciales aux pilotes, aux contrôleurs aériens et au personnel aéroportuaire afin d'assurer une gestion efficace et sécurisée de l'espace aérien.

Les médias locaux ont rapporté que l'aéroport de Port Soudan avait été temporairement fermé après que la ville eut été visée par des attaques de drones.

Il s'agit de la première attaque de drone contre Port-Soudan, capitale administrative et siège de facto du gouvernement soudanais depuis le début des combats avec les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), en avril 2023.

Les frappes de drones ont de plus en plus visé, ces dernières semaines, des centrales électriques dans des villes du nord du pays, notamment Merowe, Dongola, Al Dabbah et Atbara.

Les autorités soudanaises ont accusé les FSR d'être responsables des attaques de drones visant les infrastructures électriques, bien que le groupe rebelle n'ait pas commenté la dernière attaque contre Port-Soudan.

Les affrontements entre les FSR et l'armée soudanaise, qui font rage depuis le 15 avril 2023, ont causé des milliers de morts et provoqué l'une des pires crises humanitaires au monde.

Selon les Nations unies et les autorités locales, plus de 20 000 personnes ont été tuées et 15 millions ont été déplacées. Des recherches menées par des universitaires américains estiment toutefois que le bilan des victimes s'élève à quelque 130 000 morts.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj