AA / Londres / Burak Bir

La Cour pénale internationale (CPI) a exprimé lundi sa préoccupation face aux récents rapports faisant état de « massacres, viols et autres crimes » commis par les Forces de soutien rapide (FSR) à El-Fasher, au Soudan, prise par les FSR le 26 octobre, avertissant que ces actes pourraient constituer des « crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ».

Dans un communiqué, le Bureau du Procureur de la CPI a déclaré son « profond alarmement et sa plus vive inquiétude » face aux informations relatives aux « massacres, viols et autres crimes présumés commis au cours des attaques » des FSR.

« De tels actes, s’ils sont avérés, pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité au regard du Statut de Rome », précise le communiqué, ajoutant qu’ils s’inscrivent « dans un schéma plus large de violences qui affecte l’ensemble de la région du Darfour depuis avril 2023 », date du début du conflit entre l’armée soudanaise et les FSR.

La CPI rappelle qu’elle a compétence pour juger les crimes commis dans le cadre du conflit en cours au Darfour et souligne que son bureau enquête sur les crimes présumés depuis le déclenchement des hostilités.

« Dans le cadre de cette enquête, le Bureau prend des mesures immédiates concernant les crimes allégués à El-Fasher afin de préserver et de collecter les preuves pertinentes pour leur utilisation lors de futures poursuites », ajoute le communiqué.

Le 26 octobre, les FSR ont pris le contrôle de la ville d’El-Fasher et commis des massacres contre des civils, selon des organisations locales et internationales, dans un contexte où l’assaut pourrait renforcer la partition géographique du Soudan.

Depuis le 15 avril 2023, l’armée soudanaise et les FSR sont engagées dans une guerre que les médiations régionales et internationales n’ont pas réussi à arrêter. Le conflit a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes.

*Traduit de l'anglais par Wafae El Baghouani