Soudan : l’ONU rejette l’annonce d’un gouvernement parallèle par les Forces de soutien rapide
- Le Conseil de sécurité appelle à un cessez-le-feu immédiat à El-Fasher et estime que l’initiative unilatérale des FSR risque d’aggraver le conflit

Istanbul
AA / Istanbul / Yasin Gungor
Le Conseil de sécurité de l’ONU a rejeté l’annonce faite par les Forces de soutien rapide (FSR), groupe paramilitaire soudanais, de la mise en place d’une autorité gouvernementale parallèle, avertissant qu’elle menace l’unité, l’intégrité territoriale et la stabilité régionale du pays.
« Les membres du Conseil de sécurité rejettent l’annonce de l’établissement d’une autorité parallèle dans les zones contrôlées par les Forces de soutien rapide », indique un communiqué publié mercredi, exprimant une « vive inquiétude » face au risque de fragmentation du pays et d’aggravation de la crise humanitaire.
Le Conseil a « réaffirmé sans équivoque » son attachement à la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale du Soudan, soulignant que toute démarche unilatérale allant à l’encontre de ces principes compromet l’avenir du pays et la paix dans la région.
Les membres ont rappelé la résolution 2736 du Conseil de sécurité, adoptée en juin, qui exige des FSR qu’elles lèvent le siège d’El-Fasher — capitale du Darfour-Nord et carrefour humanitaire majeur — et cessent les combats dans les zones environnantes touchées par la famine et de graves pénuries alimentaires.
« Les membres du Conseil de sécurité exhortent les FSR à permettre un accès humanitaire sans entrave à El-Fasher », précise le communiqué, mentionnant des informations sur une nouvelle offensive des FSR contre la ville.
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a indiqué que des données préliminaires faisaient état d’au moins 57 civils tués lundi lors d’une attaque menée par les FSR, dont 40 déplacés vivant dans le camp d’Abu Shouk.
Le Conseil a également condamné les récentes attaques menées dans la région soudanaise du Kordofan par différentes parties, déplorant de lourdes pertes civiles et la perturbation des opérations humanitaires.
- Appel au dialogue
Les membres du Conseil ont souligné que la reprise des négociations reste essentielle pour mettre fin aux combats, garantir un cessez-le-feu durable et ouvrir la voie à un règlement politique impliquant tous les acteurs politiques et sociaux soudanais.
Ils ont exigé que toutes les parties protègent les civils, respectent le droit international et se conforment à la résolution 2736, tout en appelant à la responsabilité pour les violations graves.
Le communiqué a également exhorté tous les États à éviter toute action susceptible d’alimenter le conflit et à soutenir les efforts en faveur d’une paix durable.
En effet, les FSR contrôlent actuellement des parties du Kordofan Nord et Ouest, des poches dans le Kordofan Sud et l’État du Nil Bleu, ainsi que quatre des cinq États du Darfour.
Le conflit entre l’armée soudanaise et les FSR dure depuis avril 2023, faisant plus de 20 000 morts et 14 millions de déplacés selon l’ONU. Des recherches menées par une université américaine estiment le bilan à environ 130 000 morts.
* Traduit de l'anglais par Adama Bamba
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