Soudan: déclaration de l'état d'urgence dans la région "Qadir" du Sud Kordofan
- Après des combats tribaux qui ont fait plusieurs victimes

Sudan
AA / Khartoum
Les autorités soudanaises ont annoncé, jeudi, l'imposition de l'état d'urgence et d'un couvre-feu nocturne dans la zone de Qadir dans l'État du Sud Kordofan (sud), sur fond d'affrontements entre deux tribus.
L'agence de presse officielle soudanaise a cité le gouverneur du Sud Kordofan, Hamid Ibrahim, qui a déclaré : "Un certain nombre de décisions ont été prises pour évacuer les territoires contestés (des tribus Dar Ali et Kenana) de la population, et les transformer en zone militaires pour l'armée régulière".
Et d'ajouter : "L'état d'urgence et un couvre-feu ont également été décrétés dans la localité de Qadir à partir de 17 heures jusqu'à 6 heures du matin le lendemain", sans préciser la durée de telles mesures.
Ibrahim a souligné que "le comité de sécurité (qui comprend le gouverneur, les dirigeants de la police, de l'armée, des renseignements généraux, de la défense civile et des dirigeants au sein du gouvernement de l'État) a envoyé des forces conjointes (dans la région) pour renforcer la situation et calmer la situation."
Il a appelé le gouvernement soudanais, "à soutenir la situation sécuritaire dans l'État avec un avion d'évacuation".
Ibrahim a souligné que "jusqu'à présent, le bilan des victimes des deux côtés n'a pas été dressé".
Des affrontements ont repris entre les deux tribus, dans la journée du jeudi, à la suite d'un conflit qui remonte à août 2020, après l'arrivée d'un groupe de la tribu « Kinana Al Tarifat » dans la région pour revendiquer la propriété des terres et tenter d'y creuser des puits, ce qui a été à l'origine des violences et des affrontements avec la tribu « Dar Ali », qui ont fait plusieurs morts.
Des combats tribaux éclatent généralement au Soudan à cause de différends concernant les zones de pâturage, les ressources en eau et la propriété foncière.
Les autorités soudanaises ont annoncé, mercredi, l'envoi de forces conjointes pour maintenir l'ordre au Sud-Darfour, dans l'ouest du pays, suite au déclenchement de combats tribaux qui ont fait 36 morts et 32 blessés.
Les autorités soudanaises ont accepté, mardi, de déployer une force conjointe des services de sécurité, pour éviter les frictions et arrêter les intrus dans le Nord et le Sud Kordofan, les Etats du centre et du sud.
L'instauration de l'ordre et de la stabilité est l'un des dossiers les plus importants pour le gouvernement d'Abdullah Hamdok, qui est le premier gouvernement au Soudan, depuis que la direction de l'armée a limogée, le 11 avril 2019, Omar el-Béchir de la présidence ( 1989-2019), sous la pression des manifestations populaires condamnant la détérioration des conditions économiques.
Le Soudan vit, depuis le 21 août 2019, une période de transition de 53 mois qui se terminera par la tenue d'élections au début 2024. Durant cette période, le pouvoir est partagé par l'armée, les forces civiles et les mouvements armés, qui ont signé un accord avec Khartoum, pour instaurer la paix, le 3 octobre dernier.
*Traduit de l’arabe par Issa Aliou.
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