Soudan: Al Dabba accueille 57 000 personnes déplacées du Darfour et du Kordofan
- La commissaire Kawthar Jaafar décrit des déplacés arrivant blessés, épuisés, et des enfants en malnutrition
Istanbul
AA / Istanbul / Nour Mahd Ali Abuaisha
Selon l'agence de presse soudanaise SUNA, Kawthar Jaafar, commissaire de l'organe gouvernemental « la Commission d'aide humanitaire soudanaise » à Al Dabba, a déclaré que la ville d'Al Dabba, dans l'État du Nord, a accueilli 57 000 personnes déplacées des régions du Darfour et du Kordofan, fuyant les attaques des Forces de soutien rapide (FSR).
Jaafar a ajouté que ces personnes déplacées ont enduré des conditions extrêmement difficiles lors de leur périple vers l'État du Nord, fuyant la brutalité et les exactions des milices rebelles.
Elle a expliqué que parmi les déplacés se trouvent des personnes blessées et souffrant de fractures, ainsi que des enfants atteints de malnutrition.
La commissaire a déclaré que parmi le nombre total de personnes déplacées, 50 000 provenaient d’El Fasher, dont 32 000 avaient fui vers Al Dabba après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (FSR).
Le 26 octobre, les FSR se sont emparées d’El Fasher, capitale de l’État du Darfour-Nord, et ont perpétré des massacres contre des civils, selon des organisations locales et internationales, sur fond de craintes d’une nouvelle division géographique du pays.
Parallèlement, le 29 octobre, le commandant des FSR, Mohamed Hamdan Dagalo « Hemedti », a reconnu que ses forces avaient commis des « violations » à El Fasher, affirmant que « des commissions d’enquête avaient été mises en place ».
Outre l’ouest du pays, les trois États de la région du Kordofan (Nord, Ouest et Sud) ont été la scène de violents affrontements ces derniers jours entre l’armée soudanaise et les FSR, provoquant le déplacement de dizaines de milliers de personnes.
Sur les 18 États que compte le pays, les Forces de soutien rapide contrôlent actuellement les cinq États de la région du Darfour à l'ouest, à l'exception de certaines parties du nord de l'État du Darfour-Nord, qui sont toujours aux mains de l'armée, laquelle contrôle la plupart des 13 autres États du sud, du nord, de l'est et du centre, y compris la capitale, Khartoum.
Le 26 octobre, les FSR ont pris le contrôle d’El-Fasher, capitale du nord-Darfour, où elles sont accusées de massacres. Le groupe contrôle désormais les cinq États du Darfour, tandis que l’armée conserve la main sur la plupart des 13 autres États du pays, dont Khartoum.
Le conflit sanglant entre l’armée soudanaise et les FSR, déclenché en avril 2023, a fait au moins 40 000 morts et déplacé près de 12 millions de personnes, selon l’Organisation mondiale de la Santé.
* Traduit de l'Arabe par Mariem Njeh
