AA/Khartoum

Le chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhan, a émis un décret constitutionnel portant formation du nouveau Conseil souverain de transition qu'il va diriger, a rapporté jeudi, la télévision d'État soudanaise.

Al-Burhan, a désigné comme adjoint (vice-président) Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemedti », tout en reportant la nomination du représentant du Soudan oriental.

La chaîne de télévision publique a fait savoir que la nouvelle autorité de transition comptait les membres suivants : le général Shams-Eddin Kabbashi Ibrahim, le lieutenant général Yasir Abdel-Rahman Hassan Al-Atta, le lieutenant-général Ibrahim Jabir Ibrahim, Malik Agar Eyre, Al-Hadi Idriss Yahya, Al-Tahir Abu-Bakr Hajar, Raja Nicola Abdel-Masih, Yusuf Gad-Karim Mohamed Ali, Abul-Gassim Mohamed Mohamed Ahmed, Abdel-Bagi Abdel-Gadir Al-Zubair, Salma Abdel-Jabbar Al-Mubarak Musa.

La même source a précisé que la nomination du représentant du Soudan oriental a été reportée jusqu'à la fin des consultations.

Avec cette composition, le nouveau Conseil a conservé tous les membres de l'ancienne composante militaire, à savoir ; son chef, Al-Burhan, son adjoint, « Hemedti », ainsi que le général Shams-Eddin Kabbashi Ibrahim, le lieutenant général Yasir Abdel-Rahman Hassan Al-Atta, et le lieutenant-général Ibrahim Jabir Ibrahim.

La défenseure des droits humains, Raja Nicola Abdel-Masih, - seule femme issue du Conseil de souveraineté dissous -, a conservé son poste dans la nouvelle autorité de transition.

Les trois représentants de mouvements armés, Malik Agar Eyre, Al-Hadi Idriss Yahya, Al-Tahir Abu-Bakr Hajar, se maintiennent également au sein du nouveau Conseil.

Le nouveau Conseil souverain de transition compte 4 nouveaux membres, à savoir; Yusuf Gad-Karim Mohamed Ali, Abul-Gassim Mohamed Mohamed Ahmed, Abdel-Bagi Abdel-Gadir Al-Zubair, Salma Abdel-Jabbar Al-Mubarak Musa, en tant que représentants des régions du Soudan (5 régions, à l’exception de celle du Soudan oriental).

Le Soudan est en proie à une crise politique aiguë depuis le 25 octobre, après que le général Abdel Fattah al-Burhan a annoncé la dissolution des Conseils de souveraineté et des ministres (les autorités de transition), s'est engagé à former un gouvernement de compétences indépendantes, et décrété l’état d’urgence.

Al-Burhan, a également révoqué des gouverneurs, et annoncé la suspension de certaines mesures de la charte constitutionnelle relative à la gestion de la phase de transition, au milieu de protestations continues contre ces mesures.

Face aux accusations d’avoir perpétré un « coup d'État militaire », Al-Burhan a tenté de justifier ses décisions en affirmant que « l’incitation au chaos et à la violence par les forces politiques, nous a poussés à faire ce qui est nécessaire pour préserver le Soudan », estimant que « ce que le pays traverse actuellement est une menace et un danger réels pour les rêves de la jeunesse ».

Avant les mesures du 25 octobre, le Soudan amorçait, depuis le 21 août 2019, une période de transition de 53 mois qui devait s'achever par la tenue d'élections début 2024. En attendant l’échéance électorale, le pouvoir était partagé entre l'armée, les forces civiles et les mouvements armés qui ont signé un accord de paix avec le gouvernement le 3 octobre dernier.

*Traduit de l’arabe par Majdi Ismail