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Sommet de la Francophonie: la justice tunisienne ouvre une enquête au sujet des déclarations de l’ex-président Marzouki

-Selon le porte-parole de la Cour d’appel de Tunis.

1 23  | 15.10.2021 - Mıse À Jour : 15.10.2021
Sommet de la Francophonie: la justice tunisienne ouvre une enquête au sujet des déclarations de l’ex-président Marzouki

Tunisia

AA/Tunis

Un tribunal tunisien a ouvert une enquête à la suite des déclarations de l'ancien président Mohamed Moncef Marzouki, dans lesquelles il affirme avoir intercédé auprès de responsables français pour avorter la tenue du Sommet de la Francophonie en Tunisie, prévue initialement en novembre.

Dans une entrevue accordée à la chaîne de télévision « France 24 », Marzouki s'est dit « fier d'avoir intercédé auprès des responsables français pour avorter la tenue du Sommet de la Francophonie en Tunisie, dès lors que son organisation dans un pays en proie à un coup d’Etat, est un soutien à la dictature et au despotisme ».

Le Sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) devait se tenir initialement dans l'île de Djerba, au sud-est de la Tunisie, en novembre prochain, cependant le Conseil permanent de la Francophonie (relevant de l'OIF) avait recommandé, mardi, de reporter le sommet à l'année prochaine, tout en maintenant le droit de la Tunisie à l’organiser ».

Le porte-parole de la Cour d'appel de la capitale, Tunis, Habib Torkhani, a indiqué à l'Agence Anadolu qu'une enquête avait été ouverte au sujet des déclarations faites par Marzouki (2012-2014) en France.

« Le Procureur général près la Cour d'appel a ordonné au Procureur de la République près le tribunal de première instance, d’ouvrir une enquête, contre Marzouki, conformément à l'article 23 du Code de procédure pénale et sur la base d’une ordonnance émise par la ministre de la Justice Leila Jaffal », a précisé Torkhani.

Le président Kaïs Saïed avait déclaré jeudi que « le passeport diplomatique sera retiré à tous ceux qui complotent contre la Tunisie à l’étranger et portent préjudice à ses intérêts ».

Le chef de l’Etat avait demandé à la ministre de la Justice « d’ouvrir une enquête judiciaire à cet effet », affirmant qu’« il est hors de question de permettre à certains de comploter contre la sûreté de l'Etat à l'intérieur comme à l’extérieur ».

Réagissant aux propos de Saïed, Marzouki a soutenu, dans un communiqué publié sur le réseau social Facebook, qu’il n’était pas concerné par les décisions émanant d’un « régime illégitime », sur fond de ses positions contre les mesures d’exception du 25 juillet.

La Tunisie est en proie à une grave crise politique depuis que Kaïs Saïed avait décidé le 25 juillet de révoquer le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, geler les pouvoirs du Parlement pour une durée de 30 jours, et de lever l’immunité des députés, dans le cadre de mesures d’exception. Le chef de l’Etat avait annoncé également qu’il s’arrogeait le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement dont il désignera le chef.

Le locataire de Carthage avait décidé le 22 septembre de supprimer l'instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi, de légiférer par décrets présidentiels.


*Traduit de l’arabe par Majdi Ismail

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